Communiqué de presse FSU
Les Lilas, le 20 Janvier 2010

Nicolas Sarkozy nous l’avait assuré : la réforme de 2003 avait sauvé les retraites par répartition. Singulière victoire, quand 81% des salariés s’estiment « peu ou pas confiants quant à la garantie de toucher une retraite satisfaisante » (1) !

Pourtant le Président nous convie en 2010 à un nouveau rendez vous, assurant que tout serait « sur la table ». Les déclarations gouvernementales se multiplient et mettent en évidence que le gouvernement privilégie les seules pistes de l’allongement de la durée de cotisation ou le report de l’âge légal de la retraite. Or, reculer l’âge de départ en retraite toucherait encore plus ceux qui ont un travail pénible ou difficile et ne serait pas indolore car l’âge d’un départ sans décote serait repoussé d’autant et le mécanisme de la décote ferait encore plus de dégâts !

Au nom de « l’équité », Xavier Darcos avance la nécessité d’une nouvelle réforme dans la Fonction publique. La FSU rappelle, que s’agissant de régimes de construction différente, cette approche n’a de sens qu’en terme d’objectifs communs.

Les réformes de 1993 et 2003 conduisent à la baisse des pensions. Ainsi, dans la Fonction publique, alors même que l’ampleur des mesures est encore loin de celle qui est prévue à terme, et malgré le biais statistique (2), de 2002 à 2007 les personnels ont dû retarder leur retraite de six mois en moyenne et ont vu dans le même temps leur taux de pension diminuer de 1,5%. Ce sont les salariés qui ont connu les carrières les plus courtes, des périodes de précarité qui subissent le plus cette baisse. Les femmes sont tout particulièrement concernées. Dans la Fonction publique, du fait qu’une partie d’entre elles a perdu la bonification pour enfant d’une année, la baisse du taux est pour elles de 1,8% (1,1% pour les hommes).

Imposer un débat public sur les retraites, rien de plus urgent ! Le gouvernement tente de l’esquiver en 2010. Une réforme systémique, sujet du prochain rapport du COR, lui permettrait de l’esquiver aussi à l’avenir.

Le gouvernement occulte la baisse programmée des pensions par les réformes et exclut d’accroître les moyens de financement des régimes de retraite pourtant incontournable si on veut préserver le niveau de vie des retraités. La FSU s’emploiera à mener ce débat avec toutes les forces disponibles. De son point de vue, c’est bien la piste du financement qu’il faut investir, comme celle de l’emploi, car le chômage explique en partie les déficits. L’enjeu est bien de garantir le niveau des pensions dès 60 ans.

(1) IFOP pour JDD, janvier 2010
(2) Il n’est pas encore possible de travailler sur les générations ; seuls les départ d’une année, mêlant des personnes qui se voient appliquer des règles différentes sont accessibles.