Communiqué de presse
Secteur femmes FSU
Les Lilas, le 11 février 2009
Lors d’une conférence, JF Dhainaut Président de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), donne des explications sur le nombre anormalement faible de femmes dans les comités d’experts de cette dernière : « le pouvoir est une affaire masculine » d’une part et d’autre part « les femmes en plus de leur métier doivent s’occuper de la maison, des enfants. Elles n’ont donc pas de temps à consacrer à l’Aeres». Il aurait pu ajouter que les femmes travaillaient seulement pour un salaire d’appoint et son intervention aurait fait le tour de la question !
Pour le secteur femmes de la FSU, ce type d’argumentation est typique du sexisme qui écarte les femmes des postes dans certains secteurs. C’est inadmissible, c’est encore plus inadmissible dans les services publics.
Des recherches montrent que les inégalités d’accès aux échelles supérieures des carrières entre les femmes et les hommes seraient négligeables si elles se résumaient à des inégalités liées aux tâches domestiques. Nous conseillons donc à ce président la lecture d’ouvrages et la participation à quelques séminaires sur le genre.
Si aujourd’hui encore les femmes subissent le préjudice de leur sexe dans l’accès à ces postes, elles le doivent principalement aux arguments sexistes et discriminants développés par ce président. Il faut pourtant admettre avec lui que le pouvoir appartient aux hommes… ce qui n’est ni affaire de compétences, ni affaire de vaisselle… La maternité, leur manque de temps, leur manque d’ambition, leur « nature » délicate (!) sont autant d’arguments assénés à longueur de réunions, rapports, études… pour justifier leur éviction des postes ou fonctions les plus valorisantes.
Ainsi des domaines sexués se reconstituent dans des espaces mixtes, dans lesquels la légitimité des femmes est soumise à d’autant plus de concurrence que le poste est hiérarchiquement élevé.
Il y a comme un marché de dupes à entretenir un système de représentations qui laissent les femmes à la marge des postes à responsabilité. Il y aurait aussi un « exercice masculin ou féminin de la responsabilité » entretenant l’idée d’une particularité sexuée qui justifierait de telles inégalités.
Monsieur Dhainaut serait-il prêt à libérer son poste pour qu’il puisse lui aussi prendre du temps familial et domestique ?