Le plan pour l’emploi des jeunes annoncé par le Président de la République est marqué par l’accent mis sur des mesures sans originalité et dont l’efficacité est loin d’être démontrée. Les sommes annoncées proviennent en grande partie de redéploiements de fonds existants. Le recours systématique à l’apprentissage et aux contrats de professionnalisation au lieu de privilégier le financement d’une politique de formation dispensées par le service public d’éducation ne correspond en rien à une politique ambitieuse de formation de tous les jeunes indispensable pour faire face à la crise. Et l’amélioration limitée en matière de rémunération des stagiaires ne saurait occulter cette réalité.
Derrière un replâtrage hâtif de politiques déjà anciennes se cache l’absence de réponses à la hauteur du problème et la poursuite de la remise en cause du service public.
Or traiter de l’avenir de la jeunesse ce serait assurer à tous et partout une formation initiale de qualité, l’accès à des qualifications reconnus dans une service public doté de tous les moyens nécessaires. Ce serait aussi traiter la question d’une vraie autonomie des jeunes avec les moyens financiers que cela implique.
Il est contradictoire que prétendant agir pour l’emploi des jeunes le gouvernement en tant qu’employeur continue de supprimer 30000 emplois de fonctionnaires qui auraient constitué autant de vrais débouchés pour des jeunes sortant de formation qui vont à la place se voir au mieux condamnés à la précarité et qu’il maintienne toutes les incitations aux HS qui vont à l’encontre de la création d’emplois.
Comment prétendre traiter de la jeunesse, parler de justice, défendre les services publics, financer l’université à la hauteur des besoins… sans une réforme de la fiscalité, la remise en cause du bouclier fiscal ou de la loi TEPA ?
Ce sont d’autres choix dont la jeunesse avec l’ensemble des salariés a besoin et les manifestations du 1er mai seront une nouvelle occasion d’agir pour ces choix.