A la veille de l’ouverture de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, la FSU et le Mouvement contre la constante macabre (MCLCM) prennent acte de la volonté du ministère d’ouvrir enfin ce dossier délicat.
Ils alertent sur la nécessité de ne pas se cantonner au débat « note ou pas note » mais bien d’avancer vers des modalités d’évaluation au service des progrès et de la réussite des élèves.
Il faut lutter contre les dysfonctionnements qui, telle la « Constante macabre », n’aident pas les élèves à mieux réussir, surtout ceux qui sont issus de milieu défavorisé.
Il ne suffit pas de pointer la seule question de la notation, qu’elle soit chiffrée, colorée etc., mais de traiter un problème bien plus profond de culture de l’évaluation. D’ailleurs, il serait illusoire de laisser croire que la suppression des notes serait la recette miracle face à l’échec scolaire.
Dans le cadre formatif, le cœur de la solution est de ne pas « piéger » l’élève lors d’une évaluation, de faire en sorte que son travail soit valorisé notamment en mettant en avant ses acquis (mesurer les progrès et le chemin restant à parcourir), de cerner les problèmes avec lui (travail mal organisé ou insuffisant, lacunes à combler, manque de motivation, incompréhension des attendus ou des consignes…), et de lui proposer une autre occasion de réussir. En somme, une évaluation utile se doit de renseigner le plus précisément possible l’élève sur sa « production », de lui donner la possibilité de comprendre ses erreurs et de s’appuyer dessus pour progresser. Elle a aussi pour but de rendre compte fidèlement aux familles des réussites et des difficultés de leur enfant.
Il faut s’appuyer sur des systèmes qui incitent les élèves à travailler davantage en confiance, tel le « Contrat de confiance ». Ils améliorent sensiblement leur bien-être, le climat de confiance entre élèves et professeur, mais aussi entre les parents d’élèves et l’École. C’est dans cette direction que l’évaluation des élèves doit avancer. Il n’existe ni modèle unique, ni recette toute faite. Évaluer au quotidien est un acte pédagogique plein et entier et on doit pouvoir s’appuyer les expériences menées par nombre d’équipes qui ont cherché à élaborer des modalités d’évaluation au service de la réussite des élèves.
En cela, il s’agit bel et bien d’un geste professionnel, pour lequel les enseignants devraient être mieux formés, dans leur formation initiale comme continue, de façon à disposer d’une panoplie d’outils à utiliser selon les objectifs pédagogiques.
La FSU et le Mouvement contre la constante macabre suivront attentivement les travaux de la conférence nationale, dont ils attendent que soient clarifiés les objectifs et les outils. Par la suite, il ne s’agit pas d’imposer d’en haut une modalité d’évaluation unique. Les enseignants n’attendent pas une nouvelle injonction déconnectée de leur travail et il est essentiel que les propositions ministérielles soient soumises à leur consultation. Le défi est bien de leur permettre de construire des formes d’évaluation exigeantes et valorisantes afin d’aider les élèves à progresser et à réussir au quotidien !