A l’occasion des états généraux des SEGPA, la FSU a tenu une conférence de presse pour faire le point de l’actualité à l’Education Nationale. Elle a dénoncé le « scientisme » du ministre, le gel salarial, la multiplication des chantiers ouverts et la sélection instaurée à l’entrée des universités. Elle a annoncé des actions dès février et une mobilisation nationale en mars.

Alors que le ministre s’était donné comme règle de ne pas faire de grande réforme éducative, il ouvre les chantiers à un rythme effréné sur fond de pilotage par les sciences. Tous les discours du ministre mettent en avant les neurosciences qui expliqueraient comment résoudre les difficultés de l’école. Niant l’expertise des enseignants, le ministre s’engage dans une démarche mécaniste des apprentissages. La FSU s’interroge sur la nécessité du conseil scientifique récemment créé et dénonce les risques de voir les enseignants rendus responsables des échecs alors que le point noir de l’école française c’est la corrélation entre inégalités sociales et scolaires.

Les annonces médiatiques du ministre JM Blanquer et ses premières mesures sont en décalage avec les besoins réels du système éducatif. L’objectif de réduire les inégalités, si prégnantes en France, ne semble plus être un objectif prioritaire quand on constate le manque d’investissement dans l’éducation.

Dans le premier degré les opérations de carte scolaire vont permettre de démontrer que la dotation de 3880 emplois servira exclusivement à répondre à la commande du ministre de dédoubler les CP en REP, et les CE1 en REP+, et encore il faudra fermer des classes pour atteindre cet objectif. Le SNUipp-FSU a déposé un préavis national de grève qui sera décliné par des alertes sociales dans les départements pour permettre les mobilisations (grève, manifestations, rassemblements, conférences de presse…) et mettre en évidence l’insuffisance des moyens pour améliorer la qualité de l’enseignement.

Dans le second degré, le 6 février contre l’insuffisance des dotations aux collèges et lycées, contre une réforme qui déstructurerait le lycée, dégraderait nos conditions de travail (semestrialisation, etc.), les disciplines et l’orientation, le SNES-FSU et le SNUEP-FSU appellent à la grève. À ce jour, le SNEP-FSU et le SNETAP-FSU soutiennent la mobilisation et Sud éducation appelle à la grève alors que FO se prononcera au soir du 1er février.

Dans le supérieur la mise en service de la plateforme Parcoursup qui remplace le système APB et qui est censé mettre fin au tirage au sort dans certaines filières en tension, risque de se traduire par une sélection à l’entrée de l’université. Pour faire face à l’afflux d’étudiants et leur donner à tous la possibilité de poursuivre des études, c’est bien de moyens supplémentaires qu’il faut doter l’université française qui souffre déjà d’un manque d’investissement comparé aux autres systèmes universitaires. Le 1er février, à l’appel des organisations étudiantes et lycéennes UNEF, UNL, SGL, de la FSU, FO, CGT, Solidaires, des assemblées générales seront réunies dans les établissements pour mettre en débat des actions de grèves locales sur la question de l’accès à l’enseignement supérieur et de la réforme du lycée.

Face à la “réforme de l’apprentissage” qui se met en place en reléguant les lycées professionnels et à la prétendue “revalorisation de la voie professionnelle” dont les premiers éléments risquent encore de fragiliser nos établissements, la FSU avec le SNUEP-FSU, le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNETAP-FSU organise un colloque le 8 février « la formation professionnelle des jeunes, il y a les lycées pour ça ! » pour démontrer le rôle primordial des lycées dans la formation professionnelle des jeunes.

Dans le cadre d’un temps fort, la FSU rendra compte de l’ensemble de ces initiatives le 7 février ainsi que les suites envisagées.

La FSU, dans la poursuite des actions engagées pour la résorption de la précarité, avec notamment l’action du 8 novembre dernier, alerte le gouvernement. Avec un agent sur cinq qui est contractuel et la fin du dispositif Sauvadet, il est indispensable de prendre des mesures pour aller plus loin dans les dispositifs de titularisation des agents. La situation de non éligibilité de nombreux collègues candidats du concours réservé 2018 est un éclairage sur la nécessité d’assouplir les règles pour mettre un terme à la précarité.

En matière de reconnaissance salariale, la FSU a exprimé son refus du gel de la valeur du point d’indice, alors qu’elle avait obtenu le dégel en 2016 dans le cadre du protocole PPCR, qu’elle a signé. Avec PPCR, c’est la première fois depuis 25 ans que des négociations portaient sur des améliorations générales. Remettre en cause PPCR revient à stopper ces premières avancées et à contribuer à baisser le pouvoir d’achat des agents (gel de la valeur du point, hausse de la CSG dont la compensation pourrait s’avérer incomplète pour certains agents, hausse des cotisations retraites, instauration d’une journée de carence …). Il s’agit d’une trahison de la parole donnée par l’État.

La journée unitaire du 10 octobre a permis d’enclencher une lutte portée par une large intersyndicale dans un contexte de divisions syndicales, particulièrement au niveau interprofessionnel. La fonction publique a montré que quand il y a la volonté de dépasser des divergences syndicales en s’accordant sur la question du pouvoir d’achat des agents, il était possible de s’adresser ensemble au gouvernement.

Devant les réponses inconséquentes du gouvernement, la FSU est déterminée à agir dès le mois de mars pour la revalorisation salariale, l’emploi et les conditions de travail et l’a proposé aux autres organisations syndicales. Le gouvernement n’a pas fermé la porte à un rendez-vous salarial au printemps. L’intervention et la large mobilisation des agents seront déterminantes pour peser sur le rendez-vous salarial.