Le débat budgétaire pour 2018 est révélateur de l’orientation et des choix faits par le gouvernement. Il est lourd de conséquences pour les services publics et la situation qui va être faite aux personnels.

Le gouvernement poursuit l’objectif d’une réduction drastique des dépenses publiques, affaiblissant les moyens d’assurer un service public de qualité et de proximité. Par ailleurs, il organise la diminution des recettes fiscales au profit des plus riches à travers la réforme de l’ISF ou de l’instauration de la « flat-tax » sur les dividendes à un taux moindre que l’impôt sur le revenu.

Pour la FSU, cela remet en cause notre modèle social et accroît les inégalités.

Les moyens pour l’éducation nationale sont d’ores et déjà connus pour 2018. Dans le premier degré, les 3800 postes créés sont absorbés par la poursuite de la mise en place des CP à 12 en zones d’éducation prioritaire, notamment au détriment du dispositif « plus de maîtres que de classes ». Ces créations sont financées par autant de suppressions dans le second degré et la filière administrative. Au total, pas de création de moyens pour l’ensemble du système éducatif.

Pourtant, les besoins en personnels sont criants pour améliorer les conditions de réussite des élèves, particulièrement dans le contexte démographique que l’on connaît. Cette orientation budgétaire va continuer de dégrader les conditions d’apprentissage des élèves et de travail des personnels.

Pour la FSU, le gouvernement esquive ce défi pourtant central d’une élévation générale du niveau de qualification et la nécessaire démocratisation du système scolaire. Les projets de réforme du lycée et du baccalauréat, d’affectation des bacheliers dans l’enseignement supérieur ou en matière de développement de l’apprentissage en témoignent.

Avec constance et détermination, la FSU a critiqué les approches adéquationnistes qui ont pour effet de contraindre les jeunes dans leurs choix en matière de formation initiale en les subordonnant entièrement aux besoins à courts termes. Dans le même temps, le gouvernement instrumentalise le tirage au sort qui a eu lieu l’année dernière et l’échec des bacheliers professionnel à l’université pour mettre en place un système récusant le principe du baccalauréat comme premier grade universitaire donnant accès à l’enseignement supérieur.

Pour la FSU, la solution n’est pas la sélection à l’entrée à l’Université mais de mener des politiques à la hauteur des besoins, avec les moyens de prendre en charge l’augmentation du nombre d’étudiants (+ de 40 000/an). Si les orientations du gouvernement devaient se mettre en place, elles pèseraient sur les élèves des milieux les moins favorisés.

Le projet de budget 2018 prévoit en outre de nouvelles dégradations des carrières, des rémunérations et du pouvoir d’achat. Le gouvernement a choisi de rester sourd aux exigences exprimées dans les grèves et les manifestations le 10 octobre dernier. Comme seule réponse, il persévère dans le gel de la valeur du point d’indice, dans le rétablissement du jour de carence, dans une compensation de la hausse de la CSG qui menace de faire perdre encore du pouvoir d’achat, et dans le décalage d’un an des mesures indiciaires et de carrières de PPCR à compter du 1er janvier 2018.

Pour la FSU, c’est inacceptable et scandaleux !

Inacceptable car les personnels ont perdu en 15 ans l’équivalent de 2 mois de salaires du fait de l’insuffisante revalorisation du point d’indice par rapport à l’inflation. Inacceptable car les améliorations de carrière permises par PPCR sont légitimes et attendues par les personnels comme une première reconnaissance de leur engagement quotidien au service de l’intérêt général.

Scandaleux, car c’est une remise en cause de la parole de l’Etat !

Quant au rétablissement du jour de carence, son inefficacité n’est plus à démontrer.

La FSU réaffirme que le calendrier de PPCR doit être respecté et la valeur du point d’indice revalorisée pour rattraper le pouvoir d’achat perdu !

Forte de sa détermination, la FSU œuvre pour que l’action du 10 octobre se poursuive dans l’unité la plus large. Elle propose l’organisation d’une nouvelle journée de mobilisation unitaire dans les prochaines semaines.