La crise qui ébranle les économies des pays les plus riches n’a rien d’un cataclysme aussi inéluctable que naturel ; ni s’expliquer simplement par les pratiques hasardeuses de quelques banquiers : elle interroge sur les dérives d’un libéralisme où les profits financiers et « les bulles spéculatives »sont devenus l’alpha et l’oméga.

Et il ne suffira pas de taxer les « parachutes dorées » ni même de jouer les pompiers du système bancaire pour remédier à ces dysfonctionnements. Il faut se donner les moyens de transformer le système et de retrouver les moteurs d’une croissance saine, respectueuse des hommes et de l’environnement. Les services publics et en particulier ceux de la recherche et de l’éducation, devraient être considérés comme un investissement d’avenir ; la revalorisation des salaires être une priorité ; la sauvegarde d’un protection sociale solidaire de haut niveau un incontournable objectif. L’impôt direct devrait jouer tout son rôle pour donner à l’Etat des capacités d’intervention accrue et lutter contre les inégalités.

Or le président et son gouvernement ont fait le choix inverse d’amplifier leur politique de libéralisation, de privatisation, de remise en cause des solidarités. Le projet de loi de Finances pour 2009 le montre bien. Après des choix fiscaux qui ont démuni l’Etat de capacités d’intervention, accru les inégalités en faveur des plus riches sans contribuer à la croissance, il programme de nouveaux sacrifices et des coupes supplémentaires dans l’emploi public avec des chiffres jamais atteints. Et dans le même temps on prétend poursuivre dans la voie de la privatisation de la Poste et de la libéralisation voire du détournement du livret A au détriment de sa mission de financement du logement social.

Les salariés du public et du privé, les retraités, les chômeurs payeront le prix de ces choix injustes et inefficaces en termes de pouvoir d’achat, d’emploi, de protection sociale, d’accès aux services publics. Autant de raisons de mobiliser massivement le 7 octobre au plan interprofessionnel, le 16 octobre pour les retraités et le 19 octobre dans l’éducation.

Gérard Aschieri