Le Ministère vient de publier une Note d’Information intitulée Evolution et structure des recrutements en EPST [1] entre 2008 et 2016. Pour la première fois est ainsi chiffrée la baisse des recrutements de personnels statutaires dans l’ensemble des EPST, condamnant ceux-ci à court terme à un vieillissement de leurs personnels permanents et à une précarisation croissante.

Entre 2008 et 2016, les entrées dans les EPST via les concours externes ont baissé de 32 %, et seuls les 4/5 èmes des départs définitifs y ont été remplacés. La situation dans les EPST est donc nettement plus dégradée que dans l’enseignement supérieur, dont le taux de remplacement des départs serait de 107 % (il est vrai que l’effectif étudiant à l’université augmente dans le même temps de 13 %). Les effectifs recrutés dans les EPST deviennent dérisoires. Par exemple, en 2015, on compte à peine 516 lauréats ITA, contre 963 en 2008 (- 46 %). Cette chute des recrutements dissuade les postulants, dont le nombre est en chute libre (- 39 %). D’ailleurs, les lauréats aux concours externes d’ITA sont principalement des non-titulaires, déjà employés dans la fonction publique (63 % des lauréats sont dans ce cas en 2015).

Seuls 417 nouveaux chercheurs entrent comme chargés de recherche dans les EPST en 2015 (- 26 % par rapport à 2008), malgré une hausse significative des candidats. Le taux de réussite au concours de CR passe ainsi de 6,7 % à 4,5 %.

Le CNRS est de loin le plus « gros » des EPST, puisqu’il emploie les deux-tiers des chercheurs et la moitié des ITA permanents des EPST. Sa place reste aussi prépondérante parmi les chercheurs en CDD (56 %), mais est plus modeste parmi les ITA en CDD (38 %). Il y avait, en 2015, 7 160 jeunes docteurs admis à concourir pour un poste de CR… mais seuls 288 d’entre eux ont rejoint le CNRS en tant que nouveaux chargés de recherche, alors qu’ils étaient encore 385 en 2010. C’est que le CNRS peine a compenser les départ définitifs par des recrutements, malgré les déclarations officielles !

[1] Les 8 EPST sont : le CNRS, l’IFSTTAR, l’INED, l’INRA, l’INRIA, l’INSERM, l’IRD, l’IRSTEA. La moitié des chercheurs du secteur public – hors doctorants – sont dans l’enseignement supérieur, l’autre moitié dans les organismes de recherche, notamment 30 % dans les EPST ( ces derniers emploient 80 % des personnels fonctionnaires). Les autres sont dans des EPICs ou des organismes non lucratifs.