Ce CSE est le premier après la rentrée scolaire et nous tenons à faire un point sur une rentrée scolaire qui est certainement une des plus dévastatrices de ces dernières années.
Cette rentrée a été marquée d’une part par les 16000 suppressions de postes et si le Ministre se félicitait de pouvoir trouver ces 16000 sans problème, cela n’est pas le cas et les conséquences de ces suppressions sont visibles par tous, élèves, parents, enseignants :
baisse de la scolarisation des enfants de 2 ans
effectifs chargés dans les classes du primaire comme du secondaire
moindre possibilité de prendre en charge les élèves en difficulté
difficultés de remplacement
problèmes de fonctionnement dans tous les services administratifs, rectorats et inspections académiques par exemples.
Sans compter tout ce qui sera difficile voire impossible à faire :
travail en équipe
formation continue
Cette rentrée a été marquée aussi par le manque d’ambition éducative. Le Ministre a vanté une politique du mérite et des talents (dont on ne sait comment ils sont acquis…) qui s’oppose pour nous à la réussite de tous. Cela conforte les inégalités au lieu de permettre de travailler à les réduire. Le Ministre a choisi de faire une rentrée sous les signes des sanctions : les élèves perturbateurs seront sanctionnés voire exclus dans les ERS (dispositif par ailleurs décidé sans aucune concertation) et les plus méritants bénéficieraient d’internats d’excellence. Nous aurions souhaité pour tous les jeunes un message de confiance et d’espoir, d’encouragement aussi en leur promettant que le système éducatif allait tout faire pour qu’ils y réussissent.
En fait à chaque problème rencontré vous mettez en place un dispositif ! Sans réflexion globale sur le système éducatif ni mesure générale. Il faut arrêter cette accumulation sans ambition pour l’ensemble des jeunes dans le système éducatif. Il faut arrêter les fausses expérimentations (ex : cours le matin et sport l’après midi – CLAIR…) et s’attacher à de réelles transformations et évolutions du système éducatif.
Votre politique est en fait guidée par celle de la suppression d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dans la Fonction publique. Or, les ambitions et les objectifs du système éducatif ne peuvent pas être atteints dans ce cadre contraint. D’ailleurs un rapport de l’Inspection Générale montre que l’avenir du système éducatif est en danger.
Et vous devez utiliser une nouvelle méthode (celle des fiches aux recteurs de cet été) pour trouver « des leviers d’action »…en d’autres termes les endroits où chercher des postes à supprimer !
Nos inquiétudes sont fortes avec les annonces du budget 2011 : près de 9000 suppressions dans le 1er degré, 5000 dans le 2nd. Alors que le nombre d’élèves augmente.
Pour la FSU, nous continuons d’exiger que l’Education soit une priorité.
A cette rentrée, nous attirons votre attention sur les besoins et les évolutions indispensables et que tous les personnels attendent.
Formation des enseignants : enseigner est un métier qui s’apprend. Cela suppose une formation qui articule formation didactique, disciplinaire et pédagogique. Nous renouvelons notre demande d’abandon de cette réforme pour en construire une autre.
La situation des stagiaires à la rentrée est difficile. Il est inacceptable de placer de jeunes collègues en situation à la fois de faire classe et d’assurer leur propre formation. Nous demandons dans le courant du trimestre un bilan de cette situation.
La situation de l’Education prioritaire est préoccupante. Plus de 700 000 jeunes sont concernés. Nous demandons une réelle relance de l’éducation prioritaire pour tous ces jeunes. En ce sens, le dispositif CLAIR n’est pas pour nous une bonne réponse.
La revalorisation de tous les personnels reste à faire. Et nous contestons en cela le gel des salaires des fonctionnaires. L’engagement pris par le Président de la République de revaloriser les enseignants n’est pas à ce jour une réalité.
Enfin, nous sommes inquiets et jugeons inacceptable le sort fait à l’INRP et aux mouvements pédagogiques. Le système éducatif a plus que jamais besoin des travaux de la recherche et de la réflexion pédagogique pour évoluer et se transformer. Nous vous demandons de revenir sur les décisions prises.
Alors, quid des objectifs de 50% de diplômés au niveau 2 de l’enseignement supérieur et de 80% d’une classe d’âge au niveau du bac ? Que dire de l’apprentissage hors statut scolaire ?
Nous restons pour notre part résolument attaché à ces objectifs et à la réussite de tous les jeunes. Cela passe par une réelle ambition éducative pour tous de la maternelle au lycée, sans oublier le collège. D’autres réformes que celle actuelle du lycée ou de la voie professionnelle doivent être mises en œuvre. D’autres dispositions pour tout le système éducatif s’impose. Nous espérons que les travaux du CSE de cette année pourront y contribuer.