M. le ministre

M. le directeur

M. le président et Mmes et MM. les membres du CSE

 

Ce dernier CSE de l’année civile se tient une semaine après les élections professionnelles, les premières sous le signe de la loi dite de « transformation de la fonction publique » et de ses logiques managériales. La FSU remercie les collègues qui ont témoigné, par leur vote, leur confiance dans une organisation syndicale de lutte et de propositions. Ils valident encore une fois l’orientation d’un syndicalisme soucieux d’être majoritaire,  ancré dans la réalité du quotidien des professions.

La FSU déplore cependant un taux de participation globalement inférieur au précédent scrutin de 2018, s’établissant à moins de 40 %. Le gouvernement porte une lourde responsabilité dans cette baisse de participation. Sa politique de dénaturation des missions, de déni des métiers et de non-reconnaissance du travail quotidien des personnels ont été un réel facteur de désaffection.

Sa volonté aussi d’imposer le vote électronique et ses nombreux dysfonctionnements, avec sa procédure complexe, sans matérialisation suffisante du vote sur le lieu de travail, ont empêché de nombreuses et nombreux collègues de l’Éducation nationale de voter et expliquent la fragilisation de la participation depuis quatre élections.

Dans le supérieur, l’usage de deux plateformes de vote différentes (locale et nationale), avec des procédures différentes et compliquées, ont découragé de nombreuses et nombreux collègues. Le taux de participation au scrutin du Conseil Social d’Administration ministériel n’a finalement été que de 19,21 % contre 30,5 % en 2018, loin derrière les autres ministères. Le ministère de l’ESR porte une lourde responsabilité dans ce fiasco.

Quant au contexte de remise en cause par le gouvernement à travers la loi de « transformation de la Fonction publique » de l’utilité pour les personnels des instances de dialogue social et de la marginalisation du rôle des organisations syndicales, il a joué également.

La FSU dénonce avec force l’ensemble des choix politiques du gouvernement qui ont entravé la démocratie au sein de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et la recherche, et plus globalement de la Fonction publique.

Forte de sa représentativité confortée et de la responsabilité que les agent-es lui ont donnée lors de ces élections professionnelles, la FSU continuera d’agir avec détermination, au plus près des collègues, pour porter un projet éducatif ambitieux pour toutes et tous. Elle continuera d’agir pour défendre les personnels, de mener de grands combats au sein du monde du travail, pour une société démocratique, d’égalité et de justice sociale.

La Ministre déléguée Carole Grandjean essaie de démanteler les lycées professionnels à coup d’expérimentations de terrain malgré la contestation et l’échec de la communication organisée au plus haut sommet de l’État.

La montée dans l’opinion publique d’une interrogation de plus en plus forte quant aux orientations prises pour 1/3 de la jeunesse lycéenne confirme le bien-fondé de la mobilisation des personnels contre le projet de réforme des lycées professionnels voulu par E.Macron.

Les expérimentations s’imposent aux établissements à marche forcée dans le cadre du CNR, et révèlent la volonté de la ministre d’augmenter les PFMP et de déréglementer l’organisation pédagogique des EPLE. A terme, les grilles horaires disciplinaires nationales pourraient disparaître, brisant ainsi l’égalité entre les candidat-es scolaires dans la préparation et la réussite aux examens.

La FSU réaffirme ici qu’elle mettra tout en œuvre dans l’unité la plus large pour obtenir l’abandon de ce projet. Il est irresponsable de continuer d’affaiblir de la sorte une partie du second degré dont le rôle social est majeur pour notre société.

Enfin, le budget 2023 prévoit des suppressions de postes qui vont se traduire par une nouvelle dégradation des conditions d’exercice des missions. Le gouvernement poursuit en effet une politique fiscale qui assèche les comptes de l’État au profit des grandes entreprises et au détriment des services publics (santé, éducation,…) et du financement de la transformation écologique. Face à l’urgence sociale, la FSU exige au contraire la création de postes permettant de répondre à l’ensemble des besoins ; création notamment dans les filières indispensables que sont la santé et le social pour que le système éducatif puisse assumer toutes ses missions y compris en matière d’accompagnement sanitaire, social et d’éducation à la santé.

Dès la rentrée de janvier, la FSU invite les personnels à se rassembler et à construire les mobilisations nécessaires dans tous les secteurs pour exiger une toute autre orientation politique concernant notamment l’ensemble des questions éducatives. Elle appelle l’ensemble des agent-es concourant au service public d’éducation à une journée d’action le 17 janvier.