Ce CSE se déroule à nouveau dans un contexte sanitaire très compliqué. Le système éducatif subit la 5ème vague du COVID de plein fouet, et les personnels de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur sont mis à rude épreuve pour maintenir les établissements ouverts en mode très dégradé.
Le nombre de cas positifs et de classes fermées dans le pré-bac n’arrête pas d’augmenter et ceci malgré les allègements successifs des protocoles. Les personnels sont excédés par la multiplication de ceux-ci, et par le manque de communication et de considération de la part du ministre Jean-Michel Blanquer.
Rien ou presque n’a été fait pour améliorer la sécurité sanitaire sur les campus. L’enseignement en « distanciel », mode dégradé d’enseignement revient dans certains établissements. Pour tenter de masquer son incurie, le ministère de l’Enseignement supérieur prétend que les capteurs de CO2 ne sont pas si efficaces que cela… sans proposer de solution crédible ! Il s’est davantage préoccupé de s’immiscer dans les débats scientifiques, pour mieux les falsifier, que de traiter les véritables urgences.
Si nous partageons la volonté de maintenir les Écoles, collèges, lycées et universités ouverts, nous avons aussi toujours dit que cela devait se faire avec des moyens renforcés pour garantir à la fois la sécurité des élèves, des étudiant-es et des personnels tout en maintenant une qualité de service public d’éducation pour l’ensemble des usagers.
Après deux années de pandémie et de gestion chaotique par les ministres Blanquer et Vidal, les personnels sont fatigués, leur santé physique et psychique sont mises à rude épreuve et le système éducatif est abîmé … il faudra plus que de beaux discours pour réparer les dégâts. C’est bien pour demander des moyens supplémentaires de protection et pour permettre à l’École de fonctionner correctement que les personnels, exaspérés par la situation actuelle, se sont mis massivement en grève le 13 janvier dernier et continue d’être mobilisés aujourd’hui.
Cette mobilisation, inédite par son ampleur, a obligé le gouvernement à réagir. Si un début de réponse aux attentes des personnels a été donné par le 1er ministre, nous sommes encore loin du compte.
La FSU sera vigilante quant au suivi des annonces notamment en ce qui concerne les moyens octroyés pour permettre d’améliorer rapidement la situation. Au-delà de ces annonces, elle rappelle son exigence que soient créés tous les postes nécessaires pour assurer les remplacements et que les écoles, établissements du secondaire et universités soient dotés en matériel de protection en nombre suffisant, bien au-delà des volumes annoncés et y compris pour les élèves et étudiant-es.
Les ministères n’ont toujours pas pris la pleine mesure de la situation dans laquelle sont nos Écoles, établissements scolaires et universités. La FSU demande que les épreuves de spécialités de mars soient reportées et organisées plus tard sur la base des programmes prévus pour des épreuves en mars. Elle demande aussi que soient annulées les évaluations de mi-CP et que des discussions soient rapidement ouvertes pour adapter à nouveau la durée des PFMP et les épreuves aux examens dans la voie professionnelle.
Concernant les PFMP, la FSU s’interroge encore sur l’objectif poursuivi par le ministère quant aux discussions ouvertes sur leur évolution pédagogique ; où en est-on du calendrier et du contenu de ces discussions ? Elle rappelle son attachement aux équilibres trouvés lors de l’écriture de la circulaire de 2016 et à l’application stricte du statut des PLP.
La FSU dénonce les dernières annonces du candidat-président Macron relatives à l’enseignement supérieur qui préparent une forte augmentation des frais d’inscription. Ces annonces font peser de lourdes menaces sur l’avenir du post-bac et de l’Université. La tentative de la ministre Frédérique Vidal pour éteindre l’incendie n’a pas rassuré. La FSU rappelle la nécessité d’offrir un accès gratuit à l’enseignement post-bac et universitaire.
Concernant les textes à l’ordre du jour, le texte 4 relatif à la prise en compte du Service National Universel dans le décompte des PFMP a été retiré de l’ordre du jour. Ce texte va-t-il faire l’objet de nouvelles discussions ou le projet du ministère est-il abandonné ?
Quant au point 9 relatif à l’instance départementale chargée de la prévention de l’évitement scolaire, la FSU s’interroge sur le fonctionnement et les finalités de cette nouvelle instance. Elle s’interroge aussi sur l’absence de représentant-es des services de l’aide sociale à l’enfance. Par ailleurs, la FSU rappelle que, pour elle, c’est bien à l’Éducation nationale de mettre en œuvre les moyens pour vérifier que l’obligation scolaire est respectée par toutes et tous ; cela doit passer par une réelle politique volontariste d’accueil de tous les enfants avec un renforcement des moyens alloués concernant la prévention, l’accueil et le contrôle.
Le point 35 de l’ordre du jour, sur le versement de la taxe d’apprentissage, nous permet de rappeler que nous sommes contre la réforme en cours qui va diminuer la part allouée aux formations technologiques et professionnelles sous statut scolaire et mettre en difficulté budgétaire ces EPLE.
Pour conclure, la FSU rappelle qu’un investissement supplémentaire et substantiel dans la durée est nécessaire pour renforcer rapidement le système éducatif et lui permettre d’assumer l’ensemble de ses missions au service de la réussite de tous les élèves et étudiant-es. Cela passe nécessairement par la reconnaissance matérielle et morale des métiers de l’Éducation. C’est pour cela qu’elle a appelé les personnels à rester mobilisés, à poursuivre et à amplifier la mobilisation sous toutes ses formes cette semaine.
D’ores et déjà, elle appelle les personnels à se mettre en grève le 27 janvier dans le cadre de l’appel interprofessionnel, aux côtés des salarié-es du privé et des autres agent-es du public, pour obtenir un collectif budgétaire afin de répondre aux revendications des AED et AESH en première ligne face à la crise sanitaire et sa gestion catastrophique, de permettre des recrutements massifs et de réduire les effectifs dans les classes, d’augmenter les salaires des personnels, au-delà des annonces du Grenelle de l’Éducation, dans le cadre du dégel du point d’indice et des augmentations indiciaires.