Communiqué de la FSU
Les Lilas, le 22 juin 2009

Dans son discours devant le Congrès, le Président de la République a été contraint de reprendre une partie des thèmes portés par le mouvement social en avançant l’idée que la crise oblige à repenser la politique économique et sociale mais a en même temps annoncé la poursuite de politiques régressives en contradiction même avec cette posture.

C’est ainsi que l’affirmation de l’importance de la lutte contre les exclusions, celle de la nécessité d’une politique industrielle ou de la prise en compte des impératifs d’un développement durable ou la proposition que tout salarié en licenciement économique continue à percevoir son salaire pendant un an pour se former, apparaissent comme des réponses aux batailles que nous avons menées et peuvent constituer autant de points d’appui pour la suite.

Mais une véritable politique alternative nécessiterait de remettre en cause les choix qui ont été faits au début du quinquennat, en particulier en matière de fiscalité, d’emploi public, de rôle et de place des services publics, de protection sociale, de logique sécuritaire. Or le Président dans tous ces domaines non seulement refuse explicitement tout changement d’orientation (avec par exemple le maintien d’un non remplacement sur deux départs dans la fonction publique) mais laisse prévoir de nouvelles régressions. Et les mesures nouvelles annoncées restent souvent limitées ou trop vagues. Faute de remettre en cause le bouclier fiscal ou la défiscalisation des HS, il fait le choix de recourir à l’emprunt pour financer d’éventuelles priorités. Il est totalement silencieux sur le pouvoir d’achat.

En matière d’éducation le Président parle en termes généraux de la réforme du lycée, mais il ignore l’effort indispensable à faire dans tout le système éducatif pour lutter contre l’échec et les inégalités se contentant de parler d’internats d’excellence et de prise en charge des jeunes sortant sans qualification. S’agissant de l’Université il annonce en fait la poursuite des politiques actuellement conduites sans tenir compte de la contestation qu’elles ont suscitées . Peu évoquée, la Recherche ne semble pas figurer dans les priorités de la fin du quinquennat.

Ce grand écart laisse mal préjuger de l’avenir. La FSU entend continuer à agir dans l’unité pour un véritable changement de politique économique et sociale qui réponde à la fois aux attentes des salariés et aux besoins de notre société.