Nous arrivons à la fin de nos travaux de ce congrès, congrès qui sera mon dernier car il faut penser à préparer les renouvellements.
Notre congrès s’est tenu dans un contexte certes difficile mais aussi passionnant.
Avec ce paradoxe que jamais peut être le syndicalisme n’a été aussi important alors même qu’il est en difficulté pour offrir des perspectives.
La tâche est tellement immense que j’avais ouvert ce congrès en nous invitant à aller à l’essentiel.
Mais comme l’a dit Paul Eluard : « Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel, il nous faut tous les mots pour le rendre réel. », alors nous avons mis en mot pendant toute cette semaine, les problématiques, les espoirs, les nécessités, les moyens de faire.
A travers tous nos débats et l’écriture de nos plates-formes revendicatives, nous avons cherché à rendre réel l’essentiel.
C’est d’autant plus important que nous savons que les salariés, les citoyens, sont traversés par de nombreux doutes, il y a aussi beaucoup d’impatience, de colère, à ne pas voir les choses changer. Et nous savons que d’autres, particulièrement l’extrême droite, pourraient récolter les fruits de ce découragement.
Nous ne le permettrons pas. Nous nous sommes pour cela attachés à proposer de nouveaux horizons. Car nous sommes convaincus que des alternatives sont possibles. L’essentiel est bien l’avenir des femmes et des hommes, la possibilité de vivre ensemble, dans le respect de la diversité et non pas la course à la concurrence, au profit, à la domination.
Nous nous sommes efforcés de poser des pistes alternatives pour sortir de cette crise multiforme, économique, sociale, écologique…
Nous avons eu l’exigence de préciser nos revendications pour les services publics et la Fonction publique car ils sont pour nous essentiels pour répondre aux besoins des populations mais aussi parce qu’ils sont facteurs de justice et de cohésion sociale. Nous avons réaffirmé et précisé notre projet d’une école de la réussite pour tous indispensable pour répondre aux besoins des jeunes et de la société.
Nous avons enfin mis au cœur de tous ces enjeux les agents que nous représentons, les salariés et les chômeurs, les jeunes et les retraités, les citoyens, car tout cela nous le faisons pour eux, pour que la société soit plus juste et que le progrès bénéficie à toutes et tous.
Nous ne sortons pas de ce congrès comme nous y sommes entrés. Ce congrès du Mans marque de toute évidence une étape nouvelle pour la FSU. La franchise de nos échanges, la qualité de nos travaux, la volonté d’avancer ensemble, nous ont permis de manière constructive et volontariste de préciser et d’alimenter nos plates-formes revendicatives.
Nous repartons donc de ce congrès avec beaucoup de travail.
Tout d’abord, des actions à construire et à réussir comme sur l’interpro, et bien sûr avec le rendez-vous salarial qui est pour nous « essentiel » : nous allons y mettre toutes nos forces, tout notre engagement car nous devons gagner cette reconnaissance qu’attendent les 5 millions d’agents de ce pays et ils peuvent compter sur la FSU !
Le gouvernement n’a que trop tardé à rendre aux salariés, et donc aussi aux fonctionnaires, le fruit de leur travail, de leurs efforts aussi, en ce qui nous concerne depuis plus de 5 ans. Alors Monsieur le Président, le « changement » pour nos salaires, c’est maintenant !
Nous allons aussi poursuivre nos engagements pour préserver les libertés individuelles et collectives et donc lutter contre l’état d’urgence mais nous devons aussi mettre nos forces dans la bataille contre la montée de l’extrême droite car si nous en connaissons le danger pour la démocratie, si nous savons combien ce programme est anti-social, le chant des sirènes est puissant.
De nombreuses batailles sectorielles nous attendent :
nous serons aux côtés de nos camarades de Pôle Emploi car l’actualité semble s’accélérer depuis hier et nos craintes sur la régionalisation grandissent. Donc nous serons là pour défendre le caractère national du service public de l’emploi qui est indispensable pour garantir – aux usager-es, entreprises et demandeurs-es d’emploi – l’égalité de traitement sur l’ensemble du territoire ainsi que sa gratuité et son accessibilité,
nous serons aux côtés des enseignants des collèges pour obtenir une autre réforme du collège,
et nous ne renoncerons pas non plus à faire de l’enseignement professionnel une voie d’excellence ni à gagner une réelle priorité au primaire car pour nous la réussite de tous les jeunes n’est pas un slogan,
nous n’abandonnerons pas les territoires à la réforme territoriale et à la réorganisation de l’État ni les agents qui ont ces services en charge car nous savons que cette situation va encore creuser davantage les inégalités et fragiliser la cohésion sociale.
Et puis, nous avons la fédération à faire vivre mieux, l’avenir du syndicalisme, dans son unité et son rassemblement, en responsabilité. Le thème 4 a bien posé les enjeux et je crois que nous avons beaucoup d’outils pour avancer.
Enfin, nous avons de belles batailles, en positif, devant nous. Elles peuvent rassembler largement, être un moyen essentiel pour redonner envie à nombre de salarié-e-s, retraité-e-s, chômeurs/euses et jeunes de venir nous rejoindre pour parler d’avenir, construire des propositions et des actions : Education, formation emploi, environnement, culture….et aussi de nouveaux droits à aller chercher, l’égalité femmes/hommes enfin effective…
Alors que le contexte est compliqué et parfois morose, nous sortons du Mans convaincus que tous les possibles sont à portée de main. Alors oui, nous sommes fins prêts pour proposer, débattre, agir.
Parce que comme l’a dit Woody Allen : « L’avenir m’intéresse : c’est là que j’ai l’intention de passer mes prochaines années. »