Communiqué de la FSU

Les Lilas, le 2 décembre 2010

Cela fait plus de 10 ans que l’INRP est la cible de la politique gouvernementale. Après de multiples tentatives, contrées par la résistance des personnels et d’organisations syndicales, la dissolution de l’établissement est prévue pour janvier 2011.

Ainsi, de façon autoritaire, sans aucune concertation, contre l’avis des rapports existants qui demandent au contraire un renforcement des missions, il est question de mettre fin à l’existence même de l’INRP et de faire table rase de décennies de recherche en éducation. C’est donc bien cette recherche qui est visée et attaquée.

L’INRP offre, avec les IUFM et des laboratoires d’autres UFR ou organismes, une voie de développement de cette recherche.

A l’heure où la formation des enseignants, devrait pouvoir s’appuyer davantage sur la recherche, le gouvernement fait disparaître l’INRP, comme il fragilise les IUFM. La recherche en éducation n’est décidément pas considérée comme un investissement d’avenir en France.

En même temps, le gouvernement exclut le Musée de l’Education de l’intégration projetée des biens et des personnels à l’ENS de Lyon. Avec ce démantèlement, de graves dangers pèsent sur la conservation du patrimoine et des archives (service d’Histoire de l’Education) en matière d’éducation, ainsi que les possibilités de leur exploitation scientifique.

Depuis des années, l’INRP s’est appuyé sur un réseau important d’équipes d’enseignants, permettant l’articulation nécessaire entre la recherche et les professionnels de l’enseignement.

Comme dans les autres domaines, en éducation la recherche est un élément clé. Pourrait-on imaginer le développement du système de santé sans recherche médicale ? C’est la démocratisation du système éducatif, son amélioration et la réussite de tous les jeunes qui sont en jeu.

La formation initiale et continue des enseignants a pu bénéficier des travaux de l’INRP. Cela a permis un pas en avant dans la qualité et la compréhension de l’enseignement des disciplines. Il faut aujourd’hui s’appuyer sur les structures existantes (INRP, IUFM, composantes de l’université), les fédérer et non les détruire !

Des négociations sur l’avenir de l’INRP, doivent s’ouvrir pour permettre notamment la définition concertée d’un projet scientifique pour l’institut et son inscription dans le paysage national et international de la recherche en Education. Il est encore temps d’abandonner ce projet néfaste et d’ouvrir une négociation permettant une évolution des missions de l’INRP pour mieux répondre aux besoins de la population. Cela implique évidemment que des moyens nouveaux soient attribués pour la recherche dans et sur l’éducation.