Communiqué de presse UNEF – SNESUP
Paris, le 8 avril 2009

Par son refus obstiné d’entendre le cœur des revendications portées depuis près de 10 semaines par la communauté universitaire, le gouvernement porte l’entière responsabilité des conséquences de la poursuite du conflit. Il cherche à susciter des tensions entre étudiants et enseignants ou BIATOSS dans certaines universités, et tente d’instrumentaliser la question des examens du semestre pour affaiblir la mobilisation.

L’enjeu des examens universitaires pour les étudiants mérite mieux que la dramatisation dangereuse et la tentative de diversion à laquelle se livre actuellement le gouvernement. Dans le cadre des débats sur l’avenir de l’enseignement supérieur et sur la poursuite de la mobilisation, l’UNEF et le SNESUP comprennent l’inquiétude des étudiants sur les conditions de validation de leur semestre et exigent que les étudiants ne soient pas pénalisés.

L’UNEF et le SNESUP sont attachés à une université publique qui permette l’émancipation des jeunes par l’accès aux savoirs. L’UNEF et le SNESUP affirment que les diplômes doivent être obtenus après évaluation, afin de garantir la reconnaissance des qualifications qu’ils confèrent. Les lycéens doivent pouvoir passer les épreuves du baccalauréat dans des conditions sereines. L’égalité de tous les jeunes devant les diplômes universitaires ne serait être remise en cause.

L’UNEF et le SNESUP prendront leurs responsabilités et font aujourd’hui toute confiance à la communauté universitaire pour mettre en œuvre, le moment venu, les dispositifs localement les plus adaptés pour garantir à l’ensemble des étudiants la possibilité d’une juste évaluation maintenant la valeur des diplômes délivrés (en assurant si nécessaire des compléments de formation, en aménageant certains calendriers, en adaptant le contenu des épreuves). L’expérience de mobilisations passées, notamment celle contre le CPE, et la souplesse du calendrier laissent des marges de manœuvre que la Ministre feint d’ignorer.

Il ne sert à rien de dramatiser l’enjeu des examens si ni la Ministre, ni les présidents d’universités, n’apportent les garanties suivantes, préalables à une validation du semestre dans les meilleures conditions :

 les examens ne doivent porter que sur les cours effectivement réalisés

 les modalités de rattrapages ne doivent en aucun cas priver les étudiants de leurs droits (suppression des sessions de rattrapage)

 le versement des bourses ne saurait être interrompu au motif d’un manque d’assiduité

Sur les réponses à apporter à la mobilisation comme sur les garanties à apporter sur les modalités d’évaluations et de validations du semestre, la balle est aujourd’hui dans le camp du gouvernement.

L’UNEF et le SNESUP dénoncent la répression policière visant les personnels et les étudiants. Ils s’opposent aux violences qui se produisent dans les universités.

En l’absence de réponses satisfaisantes de la part de la Ministre, l’UNEF et le SNESUP appellent à poursuivre les mobilisations dans la durée en assurant le succès des manifestations. Le 1er Mai exceptionnellement unitaire sera une étape importante de celles-ci.