Le gouvernement prétend faire une réforme des congés bonifiés sur la base du slogan « moins longtemps mais plus souvent ».

Pour rappel, le congé « bonifié » est un congé particulier accordé à un fonctionnaire originaire d’un DOM qui travaille dans l’hexagone ou dans un autre DOM, ou au fonctionnaire originaire de métropole qui travaille dans un DOM. Donnant lieu à une majoration de la durée du congé annuel, à une prise en charge des frais de transport et au versement d’une indemnité, ce congé permet aux fonctionnaires d’effectuer périodiquement un séjour sur leur lieu d’origine.

Avec sa formule « moins longtemps, plus souvent », le gouvernement prétend que sa réforme serait budgétairement neutre, le passage à un billet d’avion payé tous les 2 ans au lieu de 3 actuellement étant censé compenser les réductions de droits. Or, ces mesures sont loin d ‘être anodines puisqu’il s’agirait de supprimer le congé supplémentaire de 30 jours, et surtout « l’indemnité de vie chère » ne serait plus versée durant le congé. On est donc loin de l’opération neutre vantée par le gouvernement.

L’abandon du versement de la sur rémunération pendant le congé serait en outre une brèche ouverte sur le principe même de l’indexation des salaires dans les outres mers.

L’argument du « plus souvent, moins longtemps » est aussi justifié par le gouvernement par une « moindre désorganisation des services ». Pourtant, les demandes sont déposées bien en avance et devraient permettre aux services d’organiser le remplacement … s’il y avait des moyens pour le faire.

Ce qui est en jeu, c’est donc bien les droits des agents originaires des DOM, qu’ils soient affectés en métropole ou dans les DOM. Le gouvernement envisage de prendre un nouveau décret dès juillet 2019 pour modifier le décret de 1978. Une concertation est annoncée en avril, la FSU y portera la voix des personnels et s’opposera à toute réduction de leurs droits.