Dans le cadre de la préparation de la conférence tripartite du 6 mai sur
l’assurance chômage, Bercy dans un article publié ce matin dans le quotidien «Les Echos», vient de préciser la notion d’offre valable d’emploi «OVE».

A l’issue de 6 mois de chômage, les demandeurs d’emploi se verraient contraints sous peine de suspension ou de suppression d’allocation, d’accepter tout type d’emploi requérant moins de 2 heures de trajet par jour et rémunéré au moins 70% de leur ancien salaire, quelque soit le métier, la nature et la durée du contrat.

En parallèle, la négociation de la convention d’assurance chômage risque de dégrader une nouvelle fois les droits des chômeurs indemnisés (actuellement, 1 chômeur sur 2 est indemnisé).

Le SNU/ANPE – FSU considère que cette définition de l’ «OVE» est conçue pour contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi (CDD, Intérim, Temps Partiel,…) dans un marché toujours plus dégradé et dans n’importe quelles conditions.

Cette définition constitue également une pression sur l’ensemble du salariat à partir des salarié(e)s les plus fragilisé(e)s, puisque l’acceptation forcée des chômeurs permettrait aux employeurs d’intensifier le travail et de bloquer toute augmentation salariale.
Une baisse durable du chômage n’est envisageable que par la création massive d’emplois de bonnes qualités, d’un dispositif de formation professionnelle qualifiante et non pas par de seules mesures coercitives qui accentueront le nombre croissant de travailleurs pauvres et d’exclus.

La proposition modifiant le code du travail, qui fera l’objet d’un projet de loi à part entière, illustre bien que la fusion ANPE/ASSEDIC est conçue comme un outil de contrôle et de répression en direction des demandeurs d’emploi, afin de faire baisser leur nombre et permettre au gouvernement d’atteindre à l’horizon 2012, 5% de chômage, considéré par Nicolas Sarkozy comme étant «le plein emploi».

Nous appelons l’ensemble des organisations syndicales et des associations de chômeurs à refuser l’accord du 11 /01 et à redéfinir de nouveaux droits pour les chômeurs et les salarié(e)s en terme d’indemnisation de chômage et de retour à l’emploi s’appuyant sur des critères positifs et sécurisants.

Ce sont ces droits qui doivent être défendus lors de la conférence tripartite du 6 mai.

Les agents de l’ANPE restent plus que jamais attachés à leur métier d’information, d’orientation, de conseil et de placement que nous ne souhaitons pas voir évoluer dans le sens de la répression et de la contrainte.
Demain, les salarié(e)s de la Nouvelle Institution fusionnée seront également attachés aux valeurs de Service Public.

Paris, le 14 avril 2008