Le Figaro dans son éditorial de mardi avait tiré le premier : « Ce n’est pas une malheureuse petite crise financière mondiale qui va faire changer d’avis Gérard Aschieri ! L’avenir est angoissant, la récession menace, les déficits risquent de s’aggraver, peu importe ! Le secrétaire général de la FSU n’en démord pas : il n’y a pas assez de fonctionnaires à l’Éducation nationale ».
Et aujourd’hui c’est le Président de la république qui dans son discours d’Annecy y est allé de sa pique contre ceux qui ont manifesté le 19 octobre : ils ne se rendraient pas compte de la gravité de la crise.
Eh bien oui, Monsieur le président, la crise est grave et c’est une raison supplémentaire pour nous d’agir et de revendiquer!
Quand on décide de mettre sur la table 360 milliards d’euros , dont 40 milliards de dépenses, pour sauver le système bancaire face à la crise, quand on prend ainsi des engagements dont on ignore le coût à terme, ne serait-il pas légitime de s’interroger sur les coupes claires que l’on fait subir aux services publics comme aux dépenses sociales ?
A un moment où cette crise touche l’économie dite « réelle » avec une récession désormais indiscutable et un chômage qui s’envole, avec une hausse des prix qui dès cet été a entravé la consommation, peut-on se permettre de refuser d’investir dans les services publics qui sont pour un pays comme le nôtre autant d’éléments d’attractivité ? peut-on ne pas tout faire pour assurer l’accès de tous les jeunes à des qualifications reconnues? Peut-on accepter que l’Etat « dégraisse » massivement et condamne au chômage ou aux emplois précaires des dizaines de milliers de jeunes supplémentaires ? négliger le levier que constituent les salaires d’environ 5 millions d’agents des services publics ?
En réalité cette crise financière montre bien que les valeurs de l’intérêt général et du service public auxquelles la population est attachée, doivent l’emporter sur l’appât du gain et la satisfaction des intérêts de quelques uns. Et c’est cette idée qui nous guide et continuera de nous guider.
Gérard Aschieri