Communiqué de presse FSU
Les Lilas, le 16 février 2009

La FSU revendique l’égalité entre les hommes et les femmes dans l’emploi et les salaires. Aujourd’hui les femmes subissent davantage la précarité et sont les principales victimes du temps partiel subi et des salaires faiblement rémunérés. Elles sont de fait, confinées dans seulement 6 catégories socioprofessionnelles, sans beaucoup de perspectives de carrière. Le manque de prise en charge de la petite enfance, son coût élevé, la suppression de l’accueil des enfants de deux ans à l’école, amènent certaines d’entre elles à un « choix » de retrait du marché du travail dicté par ces réalités, d’autant que le partage des tâches n’est pas encore effectif dans nombre de foyers. Dans ce cadre la FSU a toujours considéré que le congé parental pouvait être un piège.

Monsieur Sarkozy prend les choses à l’envers !

Vouloir raccourcir le congé parental pour « remettre les femmes au travail » alors que le chômage est en train d’exploser, revient à les laisser à la maison, sans emploi et sans congé rémunéré !

De plus, diminuer la durée du congé parental supposerait d’avoir, D’ABORD, créé les conditions d’accueil du jeune enfant ! Toutes les enquêtes mettent en évidence que les femmes qui arrêtent de travailler pour plus de 6 mois le font faute d’autre solution pour la garde de leur enfant. Après avoir promis « le droit opposable à la garde d’enfant », le président renvoie à 2012 la création de 200 000 places d’accueil, tout en proposant de diversifier « l’offre ». Il a déjà décidé l’augmentation du nombre d’enfants par assistante maternelle, et des mesures qui iraient vers un encadrement moins qualifié dans les crèches.

Pour la FSU, il n’est pas question de réduire les droits des plus fragiles sans changement de la politique familiale, il faut très rapidement :

 des constructions de crèches et un nombre de places offertes correspondant aux besoins,

 un congé mieux rémunéré (notamment en redéployant l’aide à la garde d’enfants par un tiers à domicile, qui ne profite aujourd’hui qu’aux familles les plus aisées) et ouvert au parent social dans les couples homoparentaux,

 le maintien de classes ouvertes en maternelles aux enfants dès 2 ans.

Il est inadmissible de considérer que le temps partiel, qui plus est dans des emplois faiblement rémunérés, pourrait constituer une alternative ! La France compte environ 2 millions d’enfants pauvres ! Faudrait-il en augmenter le nombre ?

Faute de ces préalables et en l’absence d’une politique ambitieuse de création d’emplois et de hausses de salaires, la proposition du Président de la République est à ce stade une mesure dictée, d’abord et principalement, par des considérations d’économies sur le dos des mères.