Dans la crise que nous connaissons il faudrait « un peu plus de civisme et un peu moins de revendications ». Ces propos Eric Woerth, ministre de la Fonction Publique, les a tenus le 3 mars devant l’ensemble des fédérations de fonctionnaires.

Il ne s’agissait pas de dénoncer le « pantouflage » de tel haut fonctionnaire ni les suppressions d’emplois dans les entreprises les plus profitables mais bien de justifier son refus de répondre à la revendication unanime d’un abandon des suppressions de postes et d’une politique salariale ambitieuse. Selon lui les fonctionnaires seraient dans l’ensemble épargnés par la crise et celle-ci ne nécessiterait rien d’autre que la poursuite des « réformes » (comprendre les coupes claires, les restructurations à marches forcées, les externalisations, les privatisations…).

Au moment même où toutes les enquêtes d’opinion montrent la satisfaction des français face à leur fonction publique et leur rejet massif des suppressions d’emploi, le gouvernement lui continue son
travail de sape et affiche son mépris.

Au moment où de multiples économistes soulignent que si les conséquences de la crise sont moins sévères en France qu’ailleurs c’est peut-être parce qu’il y existe des « amortisseurs » que sont la
protection sociale et les services publics, le gouvernement esquive ses responsabilités en ce domaine et continue à faire comme si fonction publique et services publics étaient avant tout d’insupportables dépenses au lieu d’être des investissements et un instrument de lutte contre le chômage. Tout cela confirme ce que l’on pouvait lire dans le discours présidentiel du 18 février : le refus de remettre en cause les dogmes libéraux en dépit de la gravité de la crise.

Une raison de plus pour se mobiliser massivement , faire grève et manifester le 19 mars avec l’ensemble des salariés mais aussi pour sans attendre saisir toutes les échéances d’action et de débat avec l’opinion.

Gérard Aschieri