L’éducation prioritaire fait partie des premiers chantiers ouverts par le ministère de l’Éducation nationale. Pour la FSU, c’est une condition nécessaire à la refondation de l’école.
Le débat sur l’éducation prioritaire n’aurait pas lieu d’être, si le système éducatif était véritablement démocratisé, si la réussite de tous, avec les mêmes ambitions pour chacun, était assurée et s’appuyait sur une réelle mixité sociale et scolaire, dans une société plus égalitaire, plus juste… Mais notre école n’en est pas là, loin s’en faut. Sa massification ne s’est pas traduite par une véritable démocratisation. En France plus qu’ailleurs, l’échec scolaire touche beaucoup d’élèves, et particulièrement ceux des milieux socialement défavorisés.
Dans un tel contexte, l’éducation prioritaire reste une nécessité et doit être relancée.
« Donner plus à ceux qui ont le moins » : si le projet généreux de 1981 n’a jamais vraiment réussi à combler les écarts de réussite scolaire entre les ZEP et les zones plus favorisées, il a permis, dans un contexte de crise sociale et scolaire, d’éviter un effondrement des résultats des élèves.
Les dernières réformes de l’éducation prioritaire ont surtout consisté à empiler les dispositifs tout en réduisant le périmètre de ces zones ou leur nombre. La création des RAR puis des ECLAIR a transformé le dispositif initial, en limitant les ambitions au seul socle, en introduisant des hiérarchies intermédiaires et en mettant en cause les statuts des personnels dans le second degré, pendant que les RRS n’étaient plus soutenus par une politique nationale.
Le dispositif ECLAIR et ses fondements, rejetés par les personnels et les syndicats, doivent être clairement et définitivement abandonnés.
Car c’est bien une nouvelle politique de l’éducation prioritaire qu’il faut construire. Définition des secteurs, publics scolarisés, conditions d’enseignement, travail en équipe, relations avec les parents, formation, conditions de travail… autant de thèmes à traiter, qui doivent conduire à des propositions, des décisions et des mesures concrètes. Cela nécessitera aussi un budget ambitieux si on veut améliorer le quotidien dès les premières années de scolarisation.
Malgré un calendrier précipité et des modalités contraignantes dont le ministère porte la responsabilité, les assises de l’éducation prioritaire doivent permettre à l’ensemble des personnels exerçant dans les réseaux d’exprimer leurs points de vue et leurs revendications pour une refondation ambitieuse, permettant la réussite de tous les élèves dans tous les territoires.
Aucune relance ambitieuse de l’éducation prioritaire ne se fera sans les acteurs de l’éducation. C’est pourquoi, la FSU vous invite à prendre la parole !
Bernadette Groison,
Secrétaire générale de la FSU