Communiqué FSU

Les Lilas, le 8 juin 2010

La liste des 18 membres et des 9 membres associés du comité de pilotage de la conférence nationale sur les rythmes scolaires a été rendue publique. La FSU note que les principaux concernés, les jeunes, les parents et les personnels de l’éducation, en sont exclus. La FSU demande que les 3 formes d’action proposées au comité dans la lettre de mission – large concertation, débats décentralisés, utilisation d’Internet – permettent aux organisations représentatives de faire valoir leurs points de vue à tous les niveaux et que ceux-ci soient pris en compte.

La question des rythmes scolaires n’est ni l’unique, ni la principale cause de la difficulté scolaire. A un moment où se poursuivent la volonté et la mise en œuvre de réductions massives de postes dans l’Education nationale, ce débat ne dédouane donc en aucun cas le ministère de l’Education nationale et le gouvernement de leur politique éducative régressive et de leur abandon de l’ambition de la réussite de tous les jeunes. On peut même craindre, dans la logique des réformes de ces derniers mois, que le souci d’économie budgétaire soit le guide déterminant des mesures qui seront prises.

Il est nécessaire de lier les questions de rythmes scolaires et de rythmes de vie. Les enfants ne passent qu’une partie de leur vie à l’école. Les facteurs culturels et sociaux pèsent au moins autant dans la réussite ou l’échec à l’école que les points faibles des rythmes du système éducatif.

La base du débat sur les rythmes scolaires ne doit pas être celle du « moins d’école » mais de « mieux d’école ». Il serait d’ailleurs paradoxal de demander « moins d’école » quand les enfants des CSP favorisées sont très nombreux à pratiquer sports et activités culturelles dans des structures extrascolaires. Une diminution globale du temps scolaire serait à coup sûr ségrégative. La démocratisation de l’accès à la culture doit d’abord se jouer dans le cadre du service public d’éducation avec un développement des enseignements artistiques et sportifs.

Parler des rythmes scolaires exige de travailler sur l’ensemble du temps des enfants et des jeunes, dont fait partie le temps scolaire.

Pendant le temps scolaire, pour favoriser la réussite de tous et une démocratisation effective dans l’Education, il est nécessaire d’instaurer une alternance des modes de mise en activité des élèves. Il ne s’agit pas de l’opposition simpliste « sport/cours » mais de pratiques pédagogiques : alternance de travail en petits groupes et en classe entière, prise d’initiatives des élèves, activités expérimentales, ateliers, travaux pratiques… qui nécessitent moyens et formation pour l’école et ses enseignants.

La question des rythmes doit intégrer la charge de travail globale des élèves, avec le travail à la maison en particulier mais aussi pour certains jeunes dans les lycées, les « jobs » du soir ou du week-end. Pour les plus jeunes, il faut intégrer les modes de garderie, les activités périscolaires, les pratiques sportives, la restauration scolaire…

Repenser les rythmes scolaires de la journée, de la semaine, de l’année et des vacances scolaires oblige à prendre en compte l’ensemble de ces paramètres et à poser la question des financements qui permettent de réduire les inégalités territoriales. Elle considère qu’en aucun cas les décisions ne doivent faire l’impasse sur les moyens financiers nécessaires. De même la FSU s’opposera à toute mesure qui conduirait à alourdir encore la charge de travail des personnels.

La FSU est disponible pour participer à la conférence sur les rythmes. Toute réflexion sur les rythmes scolaires doit viser l’objectif de « mieux d’école » afin d’assurer la réussite de tous les élèves !