Les syndicats de la FSU ont enregistré l’an dernier 148 000 adhésions, 1 200 de plus que l’année précédente. Ce léger regain ne s’observe pas seulement à la FSU, de nombreux syndicats ont fait état de progressions de la syndicalisation l’an dernier. À + 0,8 %, il est fragile, vient après une érosion certes lente mais réelle du nombre d’adhérent·es (les syndicats de la FSU comptaient plus de 160 000 adhérent·es il y a 20 ans), et ne doit donc en aucune manière rassurer à bon compte sur l’état du syndicalisme, trop peu de travailleuses et travailleurs y adhérent en France. Mais ce léger frémissement fait du bien car il semble venir en grande partie de l’espoir nouveau suscité par le combat collectif contre la retraite portée à 64 ans.
Les syndicats ont su fédérer, donner confiance, donner à voir, à travers un combat singulier, l’ensemble des problématiques du monde du travail, entraîner l’opinion publique toute entière sur des objectifs de progrès social, poser la question de la répartition des richesses. L’entêtement du pouvoir n’a pas permis, en 2023, d’obtenir l’abrogation de la réforme contestée.
Mais alors que la Macronie n’avait eu de cesse de chercher à façonner un syndicalisme de simples « commentateurs » de la politique suivie, la capacité de résistance de syndicats d’adhérent·es, en prise avec les réalités du monde du travail, a été un revers cinglant pour cette stratégie, et aujourd’hui encore, la force de ce combat passé nous permet de continuer à mettre la question de l’abrogation de la réforme des retraites à l’ordre du jour.
Syndiqué·es, nous sommes plus fort·es, moins isolé·es, en capacité de résister, de nous entraider et de faire du commun.
Ce qui s’annonce avec le maintien d’une politique antisociale affichée par le gouvernement Barnier, son lot de probables restrictions de moyens, d’absence de revalorisation des salaires et des pensions et de restrictions des libertés publiques rend absolument indispensable de se syndiquer, d’en convaincre autour de soi, et de faire vivre des sections syndicales partout pour opposer la force du nombre aux régressions que voudrait nous imposer une inme minorité, celle des classes possédantes.