Cela fait 5 ans que le gouvernement Hollande a démantelé « la Jungle », le bidonville où vivait plus de 10 000 réfugiés à Calais. Depuis, la situation des réfugiés n’a fait qu’empirer à Calais mais également sur le littoral de la Manche de la Normandie jusqu à la Belgique. Les exilés continuent d’essayer de traverser la Manche en pénétrant dans des camions, soit au car ferry, soit au tunnel sous la Manche, en dépit de la hausse des dispositifs sécuritaires (gardes, barbelés, grilles…) et ce au péril de leur vie. Depuis septembre, de nombreux jeunes réfugiés sont morts en longeant autoroutes, voies ferrées pour tenter de pénétrer dans un camion. Toutefois, depuis un an, ce sont les tentatives de traversée dans des embarcations de fortune qui sont en nette augmentation. Le 4 novembre au matin un jeune réfugié a été retrouvé mort sur la plage de Wissant, commune littorale située entre Boulogne/mer et Calais tandis que le soir 4 migrants étaient percutés par un TER dont un est mort.

A ces dangers s’ajoute l’enfer du quotidien pour les réfugiés : une véritable chasse à l’homme est organisée par l’Etat quelque soit le gouvernement (Sarkozy-Hollade-Macron). Des opérations systématiques de démantèlement des abris de fortune et des tentes des réfugiés ont lieu où les tentes ainsi que les effets personnels sont confisqués par la police. L’accès au repas est difficile tout comme l’accès aux douches. La mairie et la préfecture ont interdit, depuis plus de 6 mois, les distributions de repas en ville organisées par les associations, seules les distributions faites par « La Vie Active » sont autorisées. La Mairie de Calais mène clairement une politique xénophobe avec le soutien du gouvernement. A noter que la maire de Calais a reçu la légion d’honneur, ou plutôt la « Légion d’Horreur », pour sa manière de traiter la « crise migratoire »

Depuis le 11 octobre, 1 aumônier du secours catholique ainsi que de 2 militants humanitaires ont entamé une grève de la faim pour s’opposer aux traitements subis par les réfugiés et contre les démantèlements des tentes. Cette action a eu un écho national et le gouvernement a finalement dû se résoudre à envoyer un médiateur. Les seules propositions sont d’avertir les réfugiés des démantèlements et de proposer un hangar pour héberger les réfugiés une fois leur campement de fortune démantelé. Et bien même ces « mesurettes » sont en trop pour la maire de Calais qui s’y oppose.

Calais est le lieu de passage de nombreux politiciens : le ministre de l’intérieur Darmanin est venu passer en revue ses troupes et son armada de répression anti-réfugiés. Jordan Bardella est venu en visite pour le nouveau port et a alimenté la xénophobie ambiante , Xavier Bertrand est venu faire un meeting de campagne dans la commune limitrophe de Marck pour présenter son plan de lutte anti-immigration qui n’a rien à envier ni au RN, ni à Eric Zemmour ni d’ailleurs aux gouvernements précédents. La question de la traque aux réfugiés est devenue un thème de campagne où la surenchère xénophobe et sécuritaire est de mise.

Les Etats français et britannique dépensent des millions en politique répressive dans la chasses aux réfugiés qui fuient le chaos, la guerre et la misère plutôt que développer des structures d’accueil dignes.

La FSU exige des conditions d’accueil dignes pour tous les exilés, la fin des destructions des tentes et des confiscations des effets personnels. Nous sommes bien conscients que seules des mobilisations continues et d’ampleur pourront changer la donne et obliger le gouvernement à s’occuper réellement de l’accueil des réfugiés, la FSU prendra, comme à son habitude et conformément à ses mandats , toute sa part dans ses mobilisations.

Les militant-es ont décidé de suspendre leur grève de la faim mais bien sûr, la lutte continue.

La FSU continuera de porter et de défendre la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous, elle poursuivra ses combats pour une scolarisation en bonne et due forme de tous les mineurs isolés ou non.