Communiqué de presse
Les Lilas, le 26 novembre 2008

Fin 2007, rue de la Banque, le DAL, et les Enfants de Don Quichotte (Canal Saint Martin) étaient poursuivis en justice pour avoir planté des tentes pour héberger des familles sans abris et attirer l’attention sur leur situation. La FSU dénonce la condamnation du DAL à 12 000 euros d’amende et à la confiscation des tentes, ainsi que celle des Enfants de Don Quichotte à la confiscation des tentes.

Cette condamnation intervient au moment où la ministre Christine Boutin semble s’indigner des conditions de vie des sans abris, et découvrir que pour certains d’entre eux, ces conditions de précarité extrême peuvent conduire à la mort comme dernièrement pour les 3 SDF du Bois de Vincennes.

Ce jugement inacceptable fait l’impasse sur le résultat de l’action menée par ces associations qui avait conduit à un accord avec le gouvernement pour le logement de 374 familles. Il détourne le code pénal en assimilant, sous couvert «d’encombrement de la voie publique», l’implantation d’une tente à l’abandon de poubelles sur les trottoirs, chef d’inculpation qui pourrait concerner de nombreux sans abris, comme si le fait d’être pauvre et sans maison constituait un délit. Il intervient à un moment où le logement social est l’objet de régressions (budget en baisse, détournement de l’objet du livret A),.et où la loi Boutin en préparation va accentuer les régressions pour les sans abris. Dans un contexte marqué par les effets de la crise financière.

La FSU souligne le lien entre la dégradation du pouvoir d’achat, l’augmentation de la précarité, la diminution des droits sociaux, qui accroît chaque jour le nombre des personnes confrontées aux problèmes de logement, et notamment les travailleurs pauvres.

La FSU présente aux côtés des sans abris exprime sa solidarité auprès des associations concernées par ce jugement. Elle continuera à soutenir les actions pour le droit à un logement décent, et notamment les initiatives unitaires dénonçant le projet de loi Boutin, présenté le 15 décembre à l’Assemblée nationale.