La crise économique s’amplifie et ses conséquences sociales s’accélèrent et apparaissent avec de plus en plus de brutalité. Le scandale des licenciements qui se multiplient en dépit de profits toujours élevés est particulièrement emblématique. Cette situation rend d’autant plus urgente la nécessité de politiques économiques et sociales alternatives.
En dépit de quelques inflexions arrachées par la puissance des mobilisations et notamment du 29 janvier Gouvernement et patronat persistent dans le maintien de leurs orientations, de leurs « contre-réformes », et de leur dogmatisme idéologique. Dans certains secteurs, le gouvernement refuse l’ouverture de négociations véritables et choisit de multiplier les provocations.
Refusant par exemple d’augmenter les salaires, les retraites et les minima sociaux, de renoncer aux suppressions d’emplois publics, maintenant les dispositifs favorisant les HS, ils continuent à faire le choix de favoriser les revenus du capital contre ceux du travail, de favoriser les actionnaires et patrons et non leurs salariés, de priver l’Etat de moyens pour satisfaire les besoins sociaux. Alors que le gouvernement lui-même explique que la France aurait moins mal résisté à la crise parce que nos systèmes de protection sociale solidaire et de redistribution en amortissent les effets, il poursuit les remises en cause de ces mêmes systèmes. En multipliant réformes et projets (école publique, université, recherche, système de santé, retraite, protection sociale, justice, logement social, emploi, sport ….), ils entendent provoquer des transformations profondes, si possible irréversibles, et remettent notamment en cause l’ensemble des services publics en s’efforçant non seulement d’y multiplier les coupes claires, d’en supprimer des missions d’intérêt général et de réduire leur champ, mais aussi d’y introduire des critères de gestion inspirés du privé et reposant sur la mise en concurrence des services et des personnes. C’est tout le sens par exemple de la RGPP qui se met en place à marche forcée au plan territorial, du projet de loi Mobilité dans la FP pourtant refusé par les personnels, du projet de loi « Santé Hôpital Patients Territoires », de la loi LRU et du « Pacte Recherche ». C’est ce que confirme le refus du ministre de la Fonction Publique de répondre aux revendications unanimes sur salaires, pensions, grille ou emplois publics.
Dans l’éducation, au moment où est lancée très médiatiquement une « commission sur la politique de la jeunesse » par M.Hirsh, les suppressions de postes et les réformes régressives et contestées se poursuivent, menaçant l’avenir des jeunes et du service public (enseignement professionnel, formation des maîtres….). La mise en place des « médiateurs de réussite scolaire » ignore délibérément que la lutte contre l’absentéisme nécessite des personnels qualifiés. C’est pourquoi la FSU, qui s’oppose à ce dispositif, exige le renforcement des équipes pluridisciplinaires complètes (AS, CPE, COPsy,…)
Cette politique s’accompagne d’une volonté de répression et de criminalisation des mouvements de contestation, comme le montre par exemple l’inadmissible condamnation de Sami Benméziane, la mise en cause d’Elie Domota ou les brutalités dont sont victimes régulièrement les jeunes manifestants.
Or l’actualité récente montre combien cette politique est de plus en plus insupportable et se multiplient des luttes unitaires puissantes et résolues, comme dans les Départements et Collectivités d’Outre Mer ou dans la recherche et l’Enseignement Supérieur après celles dans les enseignements scolaires, le Pôle Emploi, la Justice…
Ces mouvements obligent le gouvernement à des reculs parfois partiels, parfois importants (comme en Guadeloupe et en Martinique) : ils sont un point d’appui pour faire croître les mobilisations d’ensemble.
La FSU exige que le gouvernement réponde aux revendications du mouvement de l’Université et de la Recherche par une négociation globale sur l’ensemble des problèmes posés : statut des enseignants-chercheurs et doctorants, formation des enseignants et concours de recrutement, emploi, démantèlement des organismes de recherche. Elle continuera à apporter son soutien à ses syndicats engagés dans l’action et à favoriser les convergences entre les divers secteurs du système éducatif. Elle appelle à la réussite de la manifestation nationale du 24 mars et demande à l’ensemble des personnels d’y apporter leur soutien. Pour faciliter la participation à cette journée, elle dépose un préavis de grève.
Elle soutient la journée de grève du 24 mars dans les lycées professionnels à l’appel notamment du SNUEP et du SNEP et elle appelle à en assurer la réussite. Elle proposera aux autres organisations de l’EN une réunion rapide afin de décider de suites d’action avant les vacances de printemps. Elle fera de même avec les fédérations de la Fonction Publique.
Après le 29 janvier la journée de grèves et de manifestations du 19 mars offre une nouvelle perspective d’un mouvement unitaire puissant rassemblant l’ensemble public et privé qui confortera les luttes actuelles.
La FSU appelle les personnels à s’y engager massivement et à tout faire pour en assurer la réussite et y défendre leurs revendications spécifiques en même temps que la plate-forme unitaire.
La FSU entend s’inscrire dans la construction d’un mouvement social unitaire de haut niveau et dans la durée, capable de gagner. C’est pourquoi elle considère que cette mobilisation doit avoir des suites rapides unitaires : elle appelle les personnels à débattre de ces suites, de leur calendrier et de leurs modalités, sans rien exclure, dans les assemblées générales et à faire remonter leurs propositions. Sans préjuger du nécessaire débat, elle considère que des manifestations à caractère national le samedi peuvent permettre de rassembler largement salariés et population : dans cet esprit elle proposera donc à l’intersyndicale interprofessionnelle et si nécessaire Fonction publique et/ou Education, de faire du samedi 28 mars une nouvelle étape de mobilisation.
Pour : 88 – Contre : 10 – Abs : 0 – Rdv : 0