La déclaration du Président de la République est sidérante.

Alors que chacun s’accorde pour souligner la force du mouvement dans l’éducation et la fonction publique ce 15 mai et que ces grèves et revendications posent des questions centrales pour l’avenir de nos services publics et de notre système éducatif et expriment des attentes fortes, le président, en dehors d’une vague allusion à la « revalorisatoion », ne leur apporte aucune réponse, voire les ignore pour annoncer l’imposition d’un service minimum assorti d’une limitation de l’exercice du droit de grève pour les enseignants.

En imposant une condition de déclaration préalable il restreint de fait l’exercice d’un droit fondamental; il franchit ainsi une véritable ligne rouge. Mais surtout, alors qu’il affirme la nécessité d’améliorer l’éducation, il ne propose de solution à aucun des défis auxquels est confronté notre système éducatif ; ce n’est pas ainsi que l’on traitera par exemple la question de la réussite de tous, de la lutte contre les inégalités, de l’amélioration de nos métiers ; il ignore totalement les autres problèmes de la fonction publique. Il refuse le dialogue social indispensable non seulement pour éviter les conflits mais pour donner un élan nouveau au service public.

Le principal problème de l’école ce ne sont pas les grèves mais la politique qui est menée par le gouvernement.

J’appelle tous ceux qui sont attachés au service public d’éducation et veulent l’améliorer et contrer les régressions de tous ordres à venir manifester dès dimanche 18 mai à Paris pour poser les vrais problèmes et porter les vraies solutions.

Les Lilas, le 16 mai 2008

Gérard ASCHIERI, secrétaire général de la FSU