Quels sont les origines et les objectifs du MRAP qui fête son soixante-dixième anniversaire ?
Le MRAP a en effet été créé en 1949, par d’anciens résistants. La lutte contre l’antisémitisme était alors au cœur de l’antiracisme, mais le MRAP intégrait déjà ce qui allait être ses grands combats ; la dénonciation du colonialisme et le soutien à toutes les victimes du racisme, en France et ailleurs. Il a partagé le combat des noirs américains et a été actif contre l’apartheid. Il revendique toujours une lutte universelle contre le racisme sous toutes ses formes, quels que soit les victimes ou les auteurs.

Comment qualifier le niveau du racisme en France ?
Il est toujours trop important et chacune de ses manifestations provoque l’indignation. Les statistiques des faits et paroles sont entachées de plusieurs biais mais on constate assurément une libération de la parole et le discours de haine explose sur les réseaux sociaux. Inversement la question des migrants fait naître des solidarités encourageantes. Il faudrait aussi ajouter au racisme proprement dit les phénomènes connexes de discrimination et de xénophobie. Ce qui est sûr, c’est que le rejet de l’autre imprègne encore massivement notre société, sous des formes variées.

Quels sont les principaux chantiers en cours ?
L’implantation de ses comités locaux permet au MRAP d’avoir une activité très variée, dictée par la proximité. Il travaille sur le plan juridique (il a été le promoteur de la loi de 1972) et beaucoup sur le plan éducatif : il est partenaire de l’Éducation Nationale et de plusieurs structures de jeunesse. Sans oublier sa dimension « amitié entre les peuples ». Il partage tous les combats des populations martyres, dans la mémoire du passé ou dans l’actualité.