Communiqué FSU
Les lilas le 20 juin 2008
La réunion du Conseil interministériel de la Ville visant à décliner les mesures du « plan banlieue » annoncé en février ne fait que confirmer qu’il n’est à la hauteur ni des attentes ni des besoins. Pourtant, les récents événements de Vitry le François par exemple montrent la gravité dune situation qui conduit certains quartiers à s’enfoncer dans une désespérance qui devrait alerter tous ceux qui veulent réellement lutter contre la ghettoïsation et les discriminations.
Esquivant la question des moyens nouveaux et fondé essentiellement sur des redéploiements, il n’est pas de nature à produire l’effort indispensable pour réduire véritablement les inégalités par une action cohérente et durable. Par certains aspects, ce plan risque même d’aggraver les inégalités et les ségrégations, fruit d’un fonctionnement social et économique qui relègue plutôt qu’il n’intègre. .
Ainsi, les mesures d’accompagnement individualisées qu’il propose pour l’emploi des jeunes n’offrent aucune garantie de déboucher sur des emplois stables. Ainsi, en matière de politique du logement, l’accession à la propriété se substitue à la construction et à la rénovation des logements sociaux ; ainsi, rien n’est fait pour assurer concrètement une présence forte des services publics. Bien au contraire, l’accès à l’exercice effectif des droits est souvent subordonné au « mérite » individuel.
La FSU déplore notamment l’absence de toute mesure destinée à mieux lutter contre l’échec scolaire et contre les inégalités en ce domaine : les mesures annoncées sont essentiellement des palliatifs qui ne traitent pas la source des problèmes. L’expérimentation « busing », à l’exception de situations limitées et provisoires, ne peut constituer une solution durable pour assurer la mixité dans l’ensemble d’un quartier. En revanche la suppression confirmée de la carte scolaire, combinée avec le développement de pôles d’excellence et des établissements privés, va en fait aggraver les inégalités: Les analyses de l’Inspection générale de l’Education nationale en ce domaine sont traitées par le mépris. Et il est inadmissible que ce plan serve de prétexte à des financements nouveaux pour l’enseignement privé alors que c’est d’abord de services publics que l’on a besoin pour assurer l’égalité d’accès aux droits.
Une tout autre politique est nécessaire. Pour les enfants et les jeunes, c’est d’abord de « première chance » qu’il doit s’agir : cela doit se traduire par un renforcement des conditions de scolarisation en maternelle dès deux ans, l’allègement des effectifs par classe, la mise en œuvre de pratiques pédagogiques diversifiées… Et c’est en assurant la présence des services publics dans ces quartiers, en encourageant et développant des actions culturelles, en prenant des mesures en termes de logement, de scolarisation, de transport et d’installation d’emplois stables que l’on permettra davantage de mixité sociale et de réussite pour les jeunes de ces quartiers et pour l’ensemble de la population.