La deuxième conférence sociale arrivera-t-elle à ouvrir une nouvelle ère positive pour la Fonction publique ?
Alors qu’aujourd’hui la MAP (modernisation de l’action publique) a bien du mal à faire la différence avec la RGPP (révision générale des politiques publiques) et qu’elle reste illisible pour les agents comme pour les usagers, il y a une réelle urgence à refonder l’action publique. Il s’agit de donner un nouveau souffle où les mutations à venir se pensent avec le service public.
Qu’elle soit d’état, territoriale ou de santé, notre pays a besoin de sa Fonction publique comme il a besoin de l’ensemble de ses services publics. En période de crise, ils sont un puissant levier pour lutter contre les inégalités et les injustices sociales.
Mais ce « modèle social » vaut aussi en période ordinaire, car ces services permettent de faire face aux évolutions sociales, démographiques, économiques à venir, aux exigences écologiques. Éducation, formation, recherche, agriculture, culture… sont donc autant de services publics créateurs de richesse qui concourent à relever ces défis. Ils participent au développement de l’activité de notre pays.
Pour négocier ce tournant et engager les réformes volontaristes et ambitieuses, n’en déplaise aux tenants de la baisse des dépenses publiques, il convient d’engager une réforme fiscale juste et d’ampleur, de lutter efficacement contre l’évasion et la fraude fiscale, de sortir des politiques d’austérité qui nous enferment dans une spirale récessionniste.
Les services publics ne sont pas une charge, mais bien un investissement d’avenir. Ne pas y consacrer les ressources nécessaires, ne pas y créer de l’emploi, y renoncer revient à laisser une dette morale aux futures générations.
Il s’agit d’améliorer la qualité des services rendus aux usagers et aussi d’améliorer les conditions de travail des agents. C’est dans leur quotidien que les uns comme les autres veulent lire de vrais changements. Pour autant, tout n’est pas que question de financement.
Alors que nous fêtons cette année les 30 ans du statut de la Fonction publique, il s’agit de mettre en œuvre une politique qui donne du sens aux valeurs d’égalité, de justice, de transparence et de laïcité. Une politique fondamentalement différente de ce que nous avons connu avec la RGPP en termes non seulement d’emploi, mais aussi de missions, d’organisation et de gouvernance.
La FSU avait proposé que le débat sur la décentralisation porte sur le rôle de l’État sur l’ensemble du territoire et ne se réduise pas à de nouvelles recherches d’économies ou de partage des compétences entre élus. Après le rendez-vous manqué de la décentralisation, il ne faudrait pas rater celui de « l’action publique ».
L’État doit assurer pleinement partout et pour tous ses responsabilités d’acteur économique, social culturel et écologique. Une mission porteuse d’avenir à condition que la prochaine conférence sociale n’aboutisse pas sur ce sujet à des mesures ponctuelles. Le gouvernement est au pied du mur, il s’agit d’engager une véritable action d’envergure pour les services publics, pour les citoyens, pour la société.