Communiqué de presse FSU
Les Lilas, le 2 décembre 2009
Après un retard très important pour reconnaître que l’amiante était un problème majeur qu’il fallait prendre à bras le corps, l’Education Nationale a depuis 3 ans pris des mesures pour qu’une information soit faite auprès des personnels. Mais il a fallu de longs mois, et la détermination des organisations syndicales, pour qu’une brochure informative sur l’amiante soit élaborée puis diffusée dans les écoles et les établissements d’enseignement, sans que l’on soit certain encore aujourd’hui que tous les personnels en aient bien été destinataires. Les représentants du personnel en Comité Central Hygiène et Sécurité, au premier rang desquels la FSU, ont ensuite bataillé pour qu’une enquête d’exposition soit menée auprès de l’ensemble des personnels : la demande que nous avons portée était que tous les personnels puissent être destinataires de cette enquête avant leur départ en retraite. Le choix gouvernemental a été de cibler les personnes « à risque »en raison de leur profession et lieu de travail, et de laisser aux autres la responsabilité de remplir d’eux mêmes un questionnaire sur les sites académiques. Nous le regrettons car nous savons que des collègues non répertoriés « à risque » ont été victimes de l’amiante et en subissent aujourd’hui les conséquences. Aujourd’hui, les premiers résultats pour l’enquête menée auprès des personnels nés en 1949 ou avant, montre la gravité de la situation. Les réponses donnent un peu plus de 2% d’expositions fortes et près de 7% d’expositions intermédiaires : ce sont plusieurs centaines de collègues qui vont devoir être suivis, et le ministère organise maintenant le suivi des personnes concernées. Pour autant les collègues en exposition faible ne doivent pas être négligés. Les enquêtes vont se poursuivre pour les personnels nés en 1950, 1951 etc. donc pendant des années. Cela suppose une organisation rigoureuse et des personnels : il faut faire vite !
Le scandale de l‘amiante n’a pas fini de faire parler de lui ! La FSU exige qu’une information plus offensive et plus dynamique soit faite afin que tous les personnels soient bien informés, et que tous les collègues puissent remplir les questionnaires avant de partir en retraite. Elle exige qu’une recherche soit faite pour les personnels déjà partis en retraite et qui n’ont pu être suivis. Pour la FSU, minimiser les chiffres reviendrait à évacuer le problème et « oublier » les collègues qui sont victimes de l’amiante, quel que soit leur nombre.
Les personnels de l’éducation, qui subissent de plein fouet les risques psychosociaux et les TMS, peuvent être aussi des victimes de l’amiante. Leur employeur doit leur accorder toute l’attention, le temps et les moyens nécessaires. Dans l’enseignement supérieur (qui n’est pas concerné par ce recensement) l’amiante est également présente dans de nombreux établissements des années 60, ce qui a conduit au long chantier non achevé de Jussieu et à des décès de collègues dus à l’amiante.
La FSU rappelle qu’elle vient de signer l’accord sur la santé et la sécurité au travail et qu’elle entend bien le faire respecter. Cet accord contient un projet de suivi postprofessionnel pour les risques différés qu’il convient de traduire rapidement dans les actes.