Le conseil municipal de Saint-Firmin a décidé de démonter son téléski. Qu’est ce qui a prévalu à cette décision ?

La décision a été prise en deux temps : d’abord il s’est agit d’une question de mise en sécurité. Bien que n’ayant pas fonctionné depuis 15 ans, le câble du téléski était toujours en place et en tension alors qu’il n’était plus entretenu et soumis aux intempéries et notamment aux vents forts tels qu’on peut les connaitre ici. Après avoir démonté le câble, nous avons rencontré l’association Montain Wilderness qui nous a proposé de continuer la démarche de démontage du téléski. Avant de prendre cette décision, le conseil s’est posé la question de la viabilité de l’installation dans l’avenir et à quel coût. Le manque d’enneigement des 15 dernières années et les projections d’enneigement futur nous ont décidé à faire ce retour à la nature et a réaliser le démontage complet du site.

Est-ce que la question d’avoir recours à la neige artificielle s’est posée pour vous ?

Vu le manque d’eau futur qui nous guette avec les glaciers et les neiges éternelles qui disparaissent alors qu’ils alimentaient nos sources, entrainant des grandes baisses de débit comme cet été, faire de l’enneigement artificiel serait une aberration. Sans parler qu’il faut beaucoup d’énergie et des températures suffisamment basses pour faire de la neige. Ce n’était pas jouable.

Le village de Saint-Firmin cherche-t-il à développer des activités autres que le ski pour les habitant·es et touristes éventuel·les ?

Oui, il y a des associations qui s’occupent de remettre en état des sentiers, qui étaient moins utilisés mais permettaient de relier les communes de la vallée entre elles et qui permettaient de cheminer dans les communes du temps où la population était beaucoup plus piétonne. Notre vallée est renommée pour les courses d’alpinisme et les balades en montagne. En fait, nous ne sommes pas dans l’optique de faire du tourisme, la priorité. Nous préférons avoir une activité pérenne sur l’année plutôt que d’avoir une activité saisonnière. Nous essayons de présenter ce cadre de vie, de présenter les possibilités de le vivre à l’année.

Interview issue de la revue POUR n°245, décembre 2022; à lire ici!