Communiqué FSU

Les Lilas, le 16 Juin 2011

La FSU, qui mène depuis des années avec les associations féministes un combat pour l’égalité et notamment l’égalité professionnelle, se réjouit que des rapports récents s’emparent de ces questions. Si l’objectif est d’ouvrir un vrai débat suivi d’une négociation sérieuse, pour que se réalisent rapidement des avancées concrètes dans le secteur public comme dans le secteur privé, la FSU s’y inscrit pleinement.

Le rapport de l’IGAS, intéressant et approfondi, propose un congé d’accueil de 4 semaines pour le père mais propose aussi de transformer en congé d’accueil une partie du congé de maternité ( 12 semaines au lieu de 16), ce qui peut être moins protecteur pour la mère et maintient un volume de congé maternité court, inférieur aux demandes y compris du parlement européen (20 semaines).

Dans la Fonction Publique, si certaines propositions du rapport GUEGOT sur l’égalité professionnelle telles qu’un plan national de formation et de communication à l’égalité professionnelle, le renforcement des dispositifs statistiques, ou des chartes de gestion du temps sont des facteurs d’évolution possibles, certaines propositions, comme le partage du congé de maternité entre le père et la mère sont inacceptables. Pour la FSU, le congé maternité doit être au contraire allongé et celui de paternité porté à un mois minimum.

La question de la parentalité est au cœur du nouveau partage du temps à instaurer au sein du couple ; elle suppose donc aussi un investissement des hommes dès la naissance et sur la durée.

Le partage du congé parental, son éventuel fractionnement sur une plus longue période, sont des pistes intéressantes qu’il faut creuser, en lien avec la question de la rémunération du congé qui est l’une des clés pour son efficacité et la condition qu’il soit effectivement pris par les pères. D’ autres propositions méritent d’être approfondies et débattues comme la création d’un nouveau droit : le droit individuel à la parentalité (DIP).

L’offre de mode de garde d’enfant est encore insuffisante : la FSU est favorable à un service public de la petite enfance, et au développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans en maternelle aujourd’hui remis en cause.

D’autres questions restent insuffisamment traitées : la question salariale avec une inégalité toujours élevée entre les salariés et les salariées, qui entraîne le choix quasi systématique de la mère lorsque se pose la question du congé, et qui a des répercussions en terme de retraites ; la sous- rémunération scandaleuse de certains emplois, les emplois à temps partiels contraints, en particulier les emplois féminisés.
Le télétravail cité dans les deux rapports présente des risques forts d’interpénétration de la vie professionnelle et de la vie privée, cela suppose de poser un ensemble de questions et d’y répondre avant d’en faire peut-êtreun élément de conciliation de la vie professionnelle et familiale, et non forcément d’ailleurs d’égalité.

Beaucoup doit encore être fait pour voir évoluer la perception des employeurs :ainsi, avoir un enfant fait du père un salarié valorisé et de la mère une salariée dont on doute et qu’on hésite à embaucher. La question du service public de la petite enfance, l’accueil des enfants de moins de 3 ans en maternelle sont à creuser en même temps pour avancer des pistes complètes.

Or, les propos récents de Roselyne BACHELOT démontrent que ce gouvernement et ce président n’ont nullement l’intention d’allonger les congés. La ministre estime en effet qu’un allongement du congé maternité, est « une dépense inenvisageable », située autour de 170 millions d’euros pour un allongement de seize à dix-huit semaines.

Dans le même temps le gouvernement renforce les cadeaux faits aux plus aisés dans le cadre de la loi sur la fiscalité, privant l’état de ressources utiles notamment pour la mise en place d’un véritable service public de la petite enfance.

Pour la FSU, il faut maintenant des négociations sérieuses et approfondies sur l’ensemble de ces questions et des avancées concrètes.