A l’occasion de la première conférence scientifique mondiale sur la météorologie, le regard d’Eric Brun, chercheur à Météo France.


Du 16 au 21 août s’est déroulée la première conférence scientifique mondiale sur la météorologie à Montreal. Quels en ont été les principaux enseignements ?

C’est la première fois qu’un aussi grand nombre de scientifiques se réunissaient sur cette thématique particulière. Les communications aussi bien en plénières qu’en commissions ont mis notamment l’accent sur la fréquence des événements météorologiques exceptionnels et leurs conséquences pour nos sociétés. En cela, elles rejoignent les constats faits par le GIEC sur l’évolution récente du climat.

On a souvent coutume de distinguer climatologie et météorologie. Comment ces deux disciplines collaborent-elles ?

Nous utilisons de plus en plus les mêmes modèles numériques, que ce soit pour les prévisions à brève échéance (de l’ordre de 8 jours) ou saisonnières. Et ces derniers sont de plus en plus précis. Par exemple, pour la météorologie, nous prenons maintenant en compte l’évolution de la température des océans, ce qui nous permet de mieux représenter des phénomènes intenses comme les cyclones. De leur côté, les climatologues affinent eux aussi leur représentations de l’évolution du climat. En fait, ces deux disciplines se rapprochent de plus en plus.

Les phénomènes météorologiques récents peuvent-ils être attribués au conséquences du réchauffement climatique ?
Pris isolément, on ne peut pas tirer de conclusions des dernières tempêtes ou des fortes précipitations orageuses qui ont affecté notre pays ces derniers mois. Mais maintenant que l’on sait reconstituer le temps sur les trente dernières années, on peut en déduire que l’augmentation de la fréquence de tels événements peut être attribuée au changement climatique.