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Les deux textes fondateurs des ESPE signés à la fois du MEN et du MESR stipulent que « La formation a pour finalité de répondre aux attentes du diplôme national de master telles que précisées par l’arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master, notamment l’adossement à la recherche ». « Chaque étudiant réalise un mémoire de master qui doit avoir un contenu disciplinaire et de recherche en relation avec la finalité pédagogique et les pratiques professionnelles » (Cadre national des formations) et que l »ESPE doit « être un promoteur de la recherche en éducation et mobiliser plus largement les résultats de la recherche dans sa réflexion sur les contenus de formation » (Dossier d’accréditation).

L’étude des dossiers d’accréditation montre que la recherche liée à la formation des enseignant.es (FDE) prend appui sur des équipes de recherche de l’université (ou les communautés universitaires) dont dépend l’ESPE. Chaque ESPE ayant peu ou prou hérité des structures de recherche existantes des IUFM dont elles sont issues, elle est encore virtuelle et peu effective.

Les thématiques de la Recherche se distribuent sur trois volets thématiques : les didactiques disciplinaires, l’exercice du métier, le phénomène éducatif au sens large (sociologie, psychologie, sciences de la cognition). S’y ajoute une thématique transversale, parée de beaucoup de vertus : le « numérique ».

Constat général dans les nouvelles maquettes : la part de la recherche s’est amenuisée (elle a quasiment disparu du M1 qui est consacré à la préparation au concours). De plus, bien que réputée présente, sa réalité est fluctuante. Il y a peu d’espoir que la recherche trouve une place dans les masters MEEF (formation initiale), en raison du principe de réalité : les étudiants de M2 n’auront pas le temps avec un mi-temps d’enseignement sur le terrain l’an prochain.

Pour toutes ces raisons, on doit craindre la faiblesse durable d’une recherche réduite à la portion congrue. Ceci est aggravé par la situation financière et matérielle des établissements suite à la LRU, renforcée par la dernière loi sur l’ESR.

Nécessité d’un réel développement de la recherche en éducation et formation.

Tous les grands champs scientifiques disposent d’une structure nationale de recherche (CNRS, INRA, INRIA, INSERM), sauf celui de l’éducation et de la formation. La création de l’Institut français de l’Éducation (IFÉ-ENS de Lyon) en remplacement de l’INRP n’a rien changé. L’IFE pourrait être transformé en une structure nationale de recherche publique en éducation et formation qui s’articule avec la recherche dans les ESPE et les universités, en didactique des disciplines, sur les métiers et questions d’éducation et de formation au sens large.

Formation des formateurs

Il existe actuellement une vingtaine de « masters de formation de formateurs » ou « d’ingénierie de formation ». Le MEN ignore ces masters qui n’ont pas de liens avec les différents niveaux institutionnels de l’Education nationale. Il est urgent que le MEN investisse dans la formation de ses personnels formateurs (tuteurs, formateurs à temps plein, PEMF, formateurs associés) en appui sur la recherche, dans le cadre de la formation continue.