Vous alertez depuis plusieurs années sur le retard de la France en matière de PMA.
Pourquoi ce retard ?

Tout d’abord, il peut s’expliquer par des blocages. L’église s’est par exemple opposée d’emblée à la fécondation in vitro.
Recherches sur l’embryon, contraception, IVG, fécondation in vitro ont suscité batailles sur batailles.
Autres obstacles, la place que notre société fait aux femmes, les réticences à leur autonomie et à leur droit à disposer de leur corps. Des blocages donc mais aussi des incohérences. Pour exemple pourquoi le don de sperme est-il encore interdit pour une femme célibataire, sans préjuger de son mode relationnel actuel ou futur, homo ou hétérosexuel puisqu’elle est reconnue dans ses droits pour élever ou adopter un enfant ?

L’avis du CCNE devrait permettre une évolution de la loi. Quels rôles peuvent jouer les médecins ? Quelles lignes rouges ?
Des évolutions intéressantes sont en cours en lien avec celles de notre société. Une médecine du bien-être se développe.
Les médecins rendent possible mais n’ont pas de rôle prépondérant à jouer. L’éthique doit poser des lignes rouges pour déterminer ce qui est délétère et limite la liberté. Utiliser le corps d’un autre est-il délétère ? Les avancées doivent se faire sous contrôle pour éviter l’exploitation de l’homme par l’homme.

Quelles pistes pour assurer ces avancées ?
On a peur d’une vision globale qui impliquerait un travail en profondeur sur tous les aspects de la médecine reproductive et sur les évolutions de notre société. Un plan de lutte contre l’infertilité permettrait de réduire les incohérences actuelles, de dénir les objectifs prioritaires en s’appuyant sur les progrès de la médecine, en suivant deux principes : non-commercialisation du corps humain et refus du risque d’utiliser ou d’aliéner adulte ou enfant à son prot quelle que soit sa situation.