Monsieur le Président de la République,

Dans un contexte économique et social qui continue de se dégrader notamment en raison d’un taux de chômage élevé et d’inégalités sociales persistantes, dans une période où des poursuites à l’encontre de syndicalistes se multiplient, le climat social se détériore gravement.

Vous avez, dès votre arrivée à la Présidence de la République, érigé la méthode du dialogue social en principe. Vous avez déclaré, lors de la première conférence sociale de 2012, que celui-ci devait être « utile ». Nombre de salariés sont en droit de se demander aujourd’hui à qui ce dialogue est utile : emploi, salaires, retraites, conditions de travail… autant de sujets pour lesquels les réponses se font attendre ou ne vont pas dans le bon sens.

Il en va de même en ce qui concerne les services publics. Après les propos du Ministre de l’Économie contre le statut des fonctionnaires, la FSU attend toujours la réponse de votre Premier ministre au courrier qu’elle lui a adressé pour demander une clarification des intentions du gouvernement pour l’avenir de la Fonction publique.

Vous le savez, la FSU est particulièrement attachée au modèle social de notre pays. Les services publics sont un élément essentiel de la cohésion sociale du pays. Nos concitoyens en ont un besoin accru tant pour envisager la sortie de la crise que pour conduire les mutations nécessaires pour répondre aux défis multiples de notre siècle. Or, les discours comme les actes se font toujours cruellement attendre.

De toute évidence, la conférence sociale d’aujourd’hui n’a pas répondu à nos attentes sur l’ensemble de ces questions.

Parce que nous connaissons les attentes des salariés, parce que nous savons qu’il est possible de mener d’autres politiques, plus bénéfiques aux salariés, aux retraités, aux chômeurs mais aussi en faveur de la jeunesse dont vous avez dit faire la priorité, nous vous demandons, monsieur le Président de la République, d’entendre que les conditions du dialogue social ne permettent pas actuellement qu’il soit « utile » à ceux-là même à qui il doit profiter.

La FSU renouvelle sa demande de discussions, ouvertes de manière urgente, avec toutes les organisations syndicales tant sur les conditions du dialogue social que sur les sujets à ouvrir au dialogue.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de mes salutations respectueuses.

Bernadette Groison

Secrétaire Générale