Des actes de violence commis à l’école ou autour de l’école ont fait la une, les prénoms de Samara, de Shemseddine, d’autres encore, ont été un temps les signifiants de ces événements dramatiques, on pourrait y ajouter la violence subie par les agent·es hospitalier·es aux urgences, celle subie par des agent·es au contact de la population. Y a-t-il un basculement, un développement inéluctable de «l’extrême violence », en particulier dans la jeunesse ?
Se superpose à cette problématique celle des pressions mises sur l’institution scolaire en matière de respect de la laïcité, en particulier les menaces de mort contre un proviseur entraînant sa démission.
Face à ces questions, deux écueils au moins existent : le premier revient à banaliser ou minimiser jusqu’à nier la nécessité de sanctions des auteurs et de protection voire de réparation pour les victimes et de renforcement de l’éducation. Au-delà de la nécessaire émotion et de la solidarité à manifester avec tous les personnels, usager·es et élèves que la République doit protéger mieux qu’elle ne le fait, la FSU agit et agira inlassablement pour que les conditions de sécurité soient assurées, par l’articulation de mesures de court et de long termes, de sanctions, de prévention et d’éducation. Le second écueil consiste
à adopter une posture martiale qui se donne l’illusion de l’efficacité sans effet sur le réel, la dernière mesure en date de cet ordre étant la création de conseils de discipline à l’école primaire dont tout le monde sait que cela ne répondra à aucun problème de fond.
Aujourd’hui, les services publics sont affaiblis et de moins en moins pensés pour être au service de toute la population, y compris la plus fragile.
Dire cela n’est pas diluer la responsabilité des auteurs d’actes répréhensibles. C’est au contraire voir plus loin que la réponse simpliste à des phénomènes de société complexes. La réalité est qu’il faut investir massivement dans ce qui fait du commun, ce qui fait société, pour parier sur la jeunesse, et en
particulier investir dans l’école publique laïque pour y faire comprendre et vivre ses ambitions intellectuelles et civiques émancipatrices.