Le terme féminicide est entré dans le vocabulaire. Peut-on parler de prise de conscience ?
Ce terme interpelle. Il permet de mettre l’accent sur le fait qu’il s’agit du meurtre d’une femme parce qu’elle est femme. On considère le féminicide comme un fait social.
La prise de conscience se généralisera avec du temps. Il est diffcile de ne plus trouver de circonstances atténuantes à la violence exercée par un homme. C’est un travail à long terme qui doit être entrepris. L’éducation est un levier indispensable.
@feminicides.fr décompte 93 femmes tuées depuis le début de l’année. Que faire pour enrayer cela ?
Il faudrait renforcer les formations à l’accueil dans les commissariats, l’accompagnement, la protection des enfants. Développer l’écoute, connaître les erreurs à éviter. Tout faire pour que le dépôt de plainte ne soit plus un problème.
Une plainte doit être suivie d’effets immédiats : mettre à l’abri la femme, éloigner et neutraliser l’homme violent, imposer un bracelet d’éloignement qui semble selon l’expérience espagnole plus efficace qu’un téléphone Grave danger.
Qu’attendez-vous du Grenelle contre les violences conjugales ?
Les conclusions sont très attendues. J’attends la feuille de route et les propositions d’actions qui devraient en découler. L’état s’est engagé. Il y a une grande pression de la part des citoyens et des associations ce qui peut être positif. Il faudra ensuite faire un premier bilan au bout de six mois, pérenniser les actions efficientes et en proposer de nouvelles.