« Les retraites des fonctionnaires de l’État sont du déficit caché »
FAUX !
L’opération idéologique en cours qualifiant de « déficit caché » l’engagement de l’État à verser la pension de ses agent·es vise une fois de plus à stigmatiser les fonctionnaires et à spéculer politiquement sur leurs pensions. Non, il n’y a pas de « déficit caché » des pensions civiles ! Il y a des choix budgétaires, aussi bien en dépenses qu’en recettes, faits par les gouvernements successifs.
Pour bien le comprendre, il faut tout d’abord rappeler que pour les fonctionnaires, la pension de retraite est un salaire (un traitement) continué. Dans la Fonction publique d’État, il n’y a pas de caisse de retraite spécifique, les pensions des fonctionnaires de l’État sont financées directement par le budget, ce qui en fait bien une retraite par répartition. Les fonctionnaires de la territoriale et de l’hospitalier ont une caisse de retraite principale, la CNRACL.
Tous et toutes les fonctionnaires s’acquittent bien d’une retenue pour pension civile (qui a augmenté de 41 % en neuf ans) à hauteur de 11,10 % du traitement brut. La répartition assise sur les cotisations est un principe de financement et de solidarité qui permet de protéger notre système de retraite du monde de la finance.
Depuis 2001 et l’adoption de la LOLF, via la création du « Compte d’affection spéciale pour les pensions », ou « CAS pensions », cette ligne budgétaire n’a jamais été remise en cause et figure dans les documents budgétaires de la Nation, ce qui n’empêche pas François Bayrou de considérer qu’il s’agit d’un « déficit caché ».
Par ailleurs, les choix politiques de réduire le nombre de fonctionnaires tout en bloquant l’évolution de leur rémunération entraînent la baisse du montant global des « cotisations » à redistribuer. Ceci crée de fait un « déséquilibre » qui ne peut que s’aggraver avec la poursuite de ces politiques et qui est artificiel, puisque le paiement des pensions des agent·es retraité·es est une obligation de l’État.