Latifa Ibn Ziaten est la fondatrice de l’l’association Imad Ibn Ziaten pour la Jeunesse et la Paix, du nom de son fils, la première victime de Mohamed Mérah.
Avec son association, elle parcours la France et le Monde, et va à la rencontre des lycéens, des jeunes dans les quartiers, des personnes incarcérées pour délivrer un message de paix, développer le « vivre ensemble ».
Quels sont les objectifs de votre association ?
Nous voulons aider les jeunes qui sont livrés à eux-mêmes, en échec scolaire, dont les parents baissent les bras. Je vais dans les établissements scolaires, les universités, mais aussi les prisons, j’emmène des jeunes au Maroc, et des jeunes du Maroc en France, et au mois d’avril, j’amène des enfants en Israël et en Palestine, pour découvir le vivre-ensemble entre les trois religions, mieux se connaître.
Que vous apportent ces rencontres avec les jeunes ?
Je vois beaucoup de souffrance, des jeunes qui ont besoin d’aide surtout, mais je vois aussi le manque d’assistantes sociales, de psychologues. Au collège, c’est souvent trop tard pour agir efficacement. Je vois aussi des jeunes qui n’ont pas choisi leur orientation, d’autres qui ne vont plus à l’école, des pères trop souvent absents. Je vois des jeunes de 17 ans pleurer… ce sont des bombes à retardement !
Les attaques au nom de la religion se multiplient, en France et ailleurs… c’est un combat perdu d’avance ?
Il faut toujours garder espoir, et surtout travailler sur le terrain. On a trop longtemps fermé les yeux, supprimé les postes qui viennent en aide aux enfants. Les attaques de Mohamed Mérah, ou celles de Paris en début d’année n’ont rien à voir avec l’Islam, ce sont des enfants qui ont du mal à grandir, qui sont en quête d’identité. Plus je vais à leur rencontre, plus je découvre l’ampleur de la tâche. Je ne peux pas m’arrêter !