Pensez-vous que ces États Généraux de l’Alimentation répondent à une attente du monde rural et de ses organisations ?
Oui ces EGA répondent à une attente ou plutôt à plusieurs : le besoin de revenu et de reconnaissance du monde paysan qui perd pied petit à petit depuis des années. On a poussé les paysans dans un mur par des politiques publiques orientées vers la course aux volumes, à l’export et à l’agrandissement. Aujourd’hui une majorité d’entre eux n’ont plus de revenus et pas de moyens pour changer de système ou effectuer la nécessaire transition vers une agriculture de qualité qui répondrait aux attentes sociétales. C’était là pour nous le double objectif de ces EGA, le revenu paysan et le changement de modèle.

Dans quel but la Confédération Paysanne y participe-t-elle ?
Nous y participons activement an de ne pas laisser la place au modèle dominant incarné par la FNSEA et l’agro-industrie qui voient plutôt d’un mauvais oeil l’idée de réaliser la transition agricole pour les paysans et pour les consommateurs.

Quelle est votre vision pour une transition agricole et alimentaire ?
La transition agricole et alimentaire doit aller de pair pour les paysans, les citoyens et les consommateurs. On ne peut plus payer pour un système qui dérègle le climat, appauvrit les sols, détruit la biodiversité, élimine les paysans et fournit une alimentation de piètre qualité.
Il faut réorienter les politiques publiques, écher des aides vers la transition et ainsi permettre aux paysans de répondre à une demande croissante de qualité, tout en se rémunérant et en retrouvant une place de choix au coeur de la société.
C’est carrément un changement de modèle de développement que nous attendions mais au vu du premier chantier qui est sur le point de rendre son verdict, il semblerait que très peu de choses bougent et que l’inertie du système soit toujours le plus fort.
Nous craignons que les paysans aient du mal à trouver des raisons de se réjouir des conclusions attendues.