Sur les 6,5 millions de syriens déplacés à l’intérieur de leur propre pays, plus de la moitié sont des enfants.
Rafik Ouerchefani est chargé de communication au bureau Régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il fait le point sur la situation.


Quelles sont les principales conséquences du conflit sur les enfants en Syrie ?
Rafik Ouerchefani : “ Ce conflit entre dans sa 4ème année, et les enfants manquent de tout : eau, nourriture, ils subissent des attaques quotidiennes et nous recevons des rapports faisant état d’enlèvements, de tortures, de viols… Sur les 6,5 millions de syriens déplacés à l’intérieur de leur propre pays, plus de la moitié sont des enfants. Le système éducatif syrien s’effondre, sur les 22 000 écoles que compte le pays 4 000 sont inutilisables, soit parce qu’elle sont partiellement ou totalement détruites, soit parce qu’elles servent de refuge”.

Quelles actions mettez-vous en œuvre ?
Rafik Ouerchefani : “ Nous travaillons avec nos partenaires – à l’intérieur de la Syrie et dans les pays limitrophes où plus de 1.3 million d’enfants sont réfugiés – pour assister autant d’enfants que possible et les aider à survivre dans la dignité. Nous leur fournissons les besoins essentiels : de l’eau à boire, des soins médicaux et des vaccins (le virus de la polio est revenu, ce qui nous conduit à vacciner 23 millions de personnes pour éviter sa propagation et ne pas rajouter une crise dans la crise). Nous veillons aussi à ce que les enfants reçoivent l’assistance psychologique nécessaire pour les aider à surmonter les chocs qu’ils ont reçus ».

Pourquoi agir sur le retour à l’école ?
Rafik Ouerchefani : “ Sans éducation, cette génération sera perdue. L’équation est simple, il n’y a pas de remplacement possible. C’est un cri de secours : au total, 2,8 millions d’enfants sont privés d’école. Rien qu’au Liban, il y a 300 000 enfants syriens, soit plus que les écoliers libanais !
Nous agissons pour leur trouver des écoles, inventer des dispositifs pour les accueillir (au Liban et en Jordanie, les nationaux ont classe le matin et les réfugiés l’après-midi), résoudre les problèmes de langue dans les pays non arabophones… c’est un véritable challenge”.