L’école face au « choc » du tri social (POUR n°256)

À partir de 2025, certains élèves seront définitivement stoppés à Bac-3 tandis que les autres seront durement sélectionnés pour leur poursuite d’études vers un Bac+3. En effet, l’obtention du diplôme national du brevet sera indispensable pour accèder au lycée général, technologique et professionnel. Les élèves qui échoueraient à ce brevet ne pourraient pas entrer en classe de Seconde, même lorsque le conseil de classe aura émis un avis favorable. Ces élèves admis en Seconde mais collés au brevet seraient alors contraints d’intégrer une classe « prépa-Seconde », qui regrouperait ainsi dans un établissement tous les élèves ayant des difficultés scolaires les plus importantes. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas de fournir une aide à ces élèves, mais d’entraver leur poursuite de scolarité et d’études : le volume horaire hebdomadaire de cours sera inférieur à celui de la classe de troisième et les élèves pourront avoir des profils et des projets différents, venir de Troisième ou d’apprentissage mais n’ayant pas trouvé d’employeur, ou souhaitant être scolarisé en Seconde générale ou professionnelle, ou encore en provenance de dispositifs spécifiques au décrochage scolaire. Le seul point commun sera la difficulté et l’échec scolaire. Ce dispositif de tri scolaire et social à l’entrée du lycée complète le tri déjà effectué à sa sortie par Parcoursup. Ainsi, conçu pour faire croire aux élèves comme aux parents qu’ils ont le choix, Parcoursup a été conçu pour généraliser, dans une très grande opacité, la sélection dans toutes les filières de l’enseignement supérieur, en favorisant de plus en plus les formations payantes du privé qui deviennent plus réputées du fait du sous-investissement de l’État dans le public.

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